"On se demande pourquoi il n'était pas enfermé": la sidération sur les lieux de la précédente affaire de l’agresseur de Reims

L'homme de 59 ans qui a attaqué deux membres du personnel du CHU de Reims, provoquant notamment la mort d'une infirmière de 37 ans, avait été mis en examen pour des faits similaires s'étant déroulés en 2017.
La précédente agression avait eu lieu dans un ÉSAT, un établissement de service d'aide par le travail, au sud de Reims (Marne), dans lequel il avait attaqué quatre membres du personnel au couteau. L'homme, qui souffre de troubles psychiatriques, avait par la suite été mis en examen, sans contrôle judiciaire.
Dans le village de Meix-Tiercelin, où vivent paisiblement 160 habitants dont 50 pensionnaires de l'ÉSAT, l'état d'esprit global est plus que morose. Personne ne comprend comment un individu qui était déjà passé à l'acte en 2017 a pu être laissé sans surveillance.
L'incompréhension totale des riverains
À l'entrée de l'établissement, des potagers et des grandes serres blanches accueillent les patients, dont faisait partie l'agresseur de Carène, l'infirmière rémoise tuée lundi.
C'est ici que vivent et dorment une cinquantaine de pensionnaires, encadrés par des soignants et des animateurs. D'apparence calme, la tranquillité de l'ESAT a donc été perturbée en 2017, année au cours de laquelle le principal suspect de Reims a agressé au couteau quatre membres de l'équipe du centre.
Jérôme, un habitant du village depuis 50 ans, ne comprend pas que l'individu ait pu de nouveau passer à l'acte. Il explique être "attristé", tandis qu'il se pose la question de savoir comment "est-ce possible de récidiver après la première affaire qu'il y a eu".
"Il a anéanti une famille entière"
Jusqu'à la première agression, en 2017, René Mautrait, le maire du village, croisait souvent l'agresseur du CHU de Reims autour de cet ÉSAT. "Je le croisais surtout dans le village ou à l'ESAT oui, mais bon il n'était pas pire que les autres", assure l'édile de la commune.
"C'était quelqu'un qui ne parlait pas, c'est tout", ajoute René Mautrait. Ce dernier dénonce toutefois des dysfonctionnements, alors que cet homme aurait dû être davantage pris en charge. "Hier j'étais en colère, mais là je suis encore plus en colère. Il aurait dû être suivi, il avait déjà agressé quatre personnes au couteau et là, il agresse encore deux personnes au couteau…"
"On se demande pourquoi il n'était pas enfermé. Ça ne devrait pas exister, vous vous rendez compte? Il a anéanti une famille entière", déplore René Mautrait, le maire du village de Meix-Tiercelin.
Rencontrée par RMC, la direction de l'établissement confie que le drame de Reims a réveillé une douleur et choqué tout le personnel.