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Mort d'une femme après des appels au Samu: "Aujourd'hui, c'est parfois dangereux d'être hospitalisé"

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A Montpellier, une femme de 25 ans est morte d'une méningite aiguë malgré ses appels au Samu. Pour le docteur Jérôme Marty, c'est le symptôme d'un hôpital public et d'un monde de la santé qui vont mal.

Une enquête a été ouverte et une plainte déposée après la mort Meggy, une femme de 25 ans, décédée d'une méningite aigüe au CHU de Montpellier malgré les appels répétés de sa meilleure amie au Samu. Malgré les symptômes décrits par l'amie de cette jeune femme décédée, le Samu a refusé de la prendre en charge deux fois, lui enjoignant de se rendre elle-même aux urgences.

Une fois arrivée à l'hôpital, il est trop tard pour Meggy, toute blanche, le corps complètement contractée, inanimée et en détresse respiratoire, et qui finira par mourir d'une méningite aigüe.

"On ne peut pas faire d'un cas une généralité"

"Il y a une cascade d'erreurs et une part potentielle d'inhumanité", déplore ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules le médecin généraliste Jérôme Marty, qui veut rester prudent: "On ne peut pas faire d'un cas une généralité et il faut faire confiance au Samu et aux régulateurs tout en enquêtant dès qu'il y a quelque chose".

Le praticien assure avoir vécu quelque chose de presque similaire ce week-end. "On a géré à distance un patient qu'on a envoyé dans un grand hôpital parisien et il est resté de 15h à 23h sans bénéficier du moindre examen d'imagerie alors que le diagnostic amenait à cette urgence", raconte Jérôme Marty sur RMC et RMC Story.

Montpellier : le Samu dépassé ? - 29/10
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"Le système est tellement effondré qu'aujourd'hui, il est parfois dangereux d'être hospitalisé, dans le privé comme dans le public", poursuit le médecin. "Il manque des aides-soignantes, des médecins et des infirmières. Le système ne marche que part l'extrême qualité de ses acteurs", ajoute Jérôme Marty. "Et dès lors que quelqu'un dysfonctionne, c'est le drame", déplore-t-il.

Cadences infernales

Aide-soignante, et aujourd'hui assistante de régulation médicale au Samu de Clermont-Ferrand, Anaïs raconte sur RMC que son rôle est de localiser la personne et de sentir s'il y a un critère d'urgence ou non. Une tâche très difficile. "On a +25% d'appels en quelques années. A Paris, ils gèrent un nombre d'appels impressionnant. On voit les appels s'enchaîner sur notre écran et on reste en poste, on prend peu de pauses, on essaie de faire au mieux", explique-t-elle.

Les parents de Meggy eux, ont porté plainte pour non-assistance à personne en danger et mettent en cause le Samu, le retard et l'absence de déclenchement des secours. L'enquête doit déterminer si les secours ont commis une faute et si le décès aurait pu être évité avec une prise en charge plus rapide.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC