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Nouvelles mesures contre le Covid: "Du pilotage à vue" selon le Dr Bernard Jomier, sénateur écologiste

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Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, le médecin généraliste et sénateur écologiste Bernard Jomier, président de la Mission d'information Covid-19, a déploré l’absence d’anticipation du gouvernement sur les mesures de lutte contre l’épidémie.

Pas de couvre-feu au Nouvel an, ni de report de la rentrée scolaire, mais un retour des jauges pour les grands évènements culturels et sportifs et des mesures de restrictions dans les bars et les transports notamment. Jean Castex, le Premier ministre, a annoncé ce lundi soir les nouvelles décisions prises par le gouvernement à l’issue du Conseil de défense sanitaire et du Conseil des ministres pour lutter contre l’explosion des cas de Covid avec le variant Omicron. Mais pour Bernard Jomier, médecin généraliste et sénateur écologiste (apparenté PS), président de la Mission d'information Covid-19, "il y a un défaut d’anticipation qui est récurrent".

"Le gouvernement pense sans arrêt que ça va passer, a-t-il déploré dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story. En novembre, dans les écoles, avec le nombre de classes fermées qui augmentait, le ministre de l’Education a allégé le protocole. Il a fallu attendre dix jours de plus pour qu’il soit à nouveau réinstallé. C’est du pilotage à vue. Et malheureusement, les acteurs économiques ont besoin d’autre chose que du pilotage à vue. Les acteurs sanitaires, les hôpitaux, sont en train d’être débordés et sont en train de procéder à des déprogrammations. Les déprogrammations, en langage courant, c’est le tri des patients. Les hôpitaux n’en peuvent plus. Cette vague, on l’avait vu arriver. On a géré la vague Delta de façon beaucoup trop lâche, sans prendre des mesures de réduction de la circulation du virus. On rentre dans la vague Omicron avec 3.000 personnes en réanimation."

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Bernard Jomier: "On a l’impression d’une agitation"

Pour Bernard Jomier, "il ne faut pas opposer sans cesse l’économie et la santé". "Là, un choix a été fait. C’est de maintenir les activités au détriment de la logique de santé, observe-t-il. On est tous confronté à cette épidémie. Ce qui est important, c’est de l’anticiper, de prendre des mesures cohérentes. Là, on a l’impression d’une agitation. Le port du masque à l’extérieur, ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Sur les écoles, il faut freiner la circulation du virus. Le dépistage répété, ça fonctionne. A l’école, quand les enfants arrivent, par prélèvement salivaire. C’est une organisation. Et ça s’anticipe, justement. Il y a des pays qui le font et ça fonctionne. Ça permet d’éviter les fermetures de classes et les contaminations."

Pour l’école, le député écologiste encourage "bien sûr" la vaccination des enfants. "Le vaccin a démontré qu’il était sans effet secondaire embêtant, qu’il limitait la circulation du virus et qu’il protégeait les enfants, explique Bernard Jomier. Il faut absolument que la rentrée scolaire du 3 janvier ne se passe pas dans les conditions actuelles. Sinon, on va avoir à nouveau une reprise importante de l’épidémie chez les enfants. Et elle se diffuse après aux autres personnes." Et pour la population générale, il soutient la vaccination obligatoire.

"L’obligation vaccinale, c’est un principe, une valeur, selon Bernard Jomier. Vous voyez bien qu’en réanimation, c’est 80% de personnes non-vaccinées, alors on choisit quoi ? Au nom du refus de décider l’obligation vaccinale, on laisse les soignants être débordés. C’est une valeur, l’obligation vaccinale, de protection collective. Sur les enfants, on n’en est pas là. Les données sont tout de même un peu différentes. Ce ne sont pas les enfants qui vont en réanimation. Le pass vaccinal, c’est un outil, pas une valeur."

LP