"On n’en voit pas la fin": l’épuisement du personnel soignant des unités Covid après un an d'épidémie
Santé publique France a recensé mercredi 26.362 nouvelles contaminations au Covid-19 et 3.277 patients toujours en réanimation. Pour le personnel soignant, l'épidémie ressemble à un jour sans fin. Les services hospitaliers sont remplis et les hospitalisations ne baissent pas.
Dans certains départements, le nombre de patients hospitalisés atteint un niveau inédit, supérieur aux deux premières vagues et ce phénomène touche aussi bien le Sud que le Nord du pays. Mercredi, le Var enregistrait par exemple 583 patients hospitalisés, contre 460 lors du pic de l’automne et 325 au printemps.
"On a dû recruter 45 infirmiers supplémentaires"
Avec trois admissions par jour en moyenne depuis des semaines, l'hôpital Sainte Musse de Toulon a été contraints de pousser ses murs.
"On a récupéré un service de soins intensifs de cardiologie où on a 12 patients", explique Jean-Michel Arnal, médecin réanimateur. Autour de lui, c'est la mobilisation générale. "On a dû recruter 45 infirmiers supplémentaires pour faire tourner ces nouveaux lits", détaille-t-il.
Le service de réanimation est rempli à 90%, avec des patients qui vont de 22 à 79 ans. Et l'éclaircie est encore loin.
"On arrive en bout de course"
Dans l'Essonne, Ludivine Chalumeau, elle aussi médecin réanimatrice, tient les comptes de sa clinique privée.
"On a dix patients Covid sur 15 lits. On est sur ce ratio depuis le mois d’octobre et c’est incompressible. Dès qu’on arrive à sortir des patients vers d’autres unités ou d’autres établissements, on est sollicité pour en accueillir d’autres", poursuit-elle.
Les infirmières sont toujours en première ligne. Dans ce service, elles sont 12, toutes éreintées par cette surcharge de travail. "On arrive en bout de course. On est beaucoup moins la tête dans le guidon. On n’en voit pas la fin. Ça devient difficile", confie Céline, infirmière réanimatrice.