Orpea: pourquoi l’Etat, via la Caisse des dépôts, a décidé de faire le ménage

La Caisse des dépôts prend le contrôle du groupe d’Ephad privés Orpea. Que vient faire l’Etat dans cette galère? Il faut rappeler que la Caisse des dépôts, c’est un peu la Banque de l’Etat chargé de financer des missions d’intérêt général (logement social, développement des territoires, des entreprises).
Donc cette opération, ce n’est ni plus ni moins qu’une nationalisation d’Orpéa, qui était menacé de faillite, puisque lourdement endetté appauvri par l’effondrement de son cours de bourse après le scandale de maltraitance qui a suivi la sortie du livre Les Fossoyeurs.
L’étape suivante, c’était la vente du groupe, peut être son dépeçage par des fonds d’investissements dont le premier souci n’aurait sans doute pas été le bien-être des pensionnaires. C’en était trop pour l’Etat, qui a décidé de faire le ménage.
9.000 embauches et titularisations de soignants
Ça veut dire quoi faire le ménage? D’abord, redresser les comptes: la Caisse des dépôts (CDC) injectera 1,2 milliard d'euros dans le groupe avec deux assureurs (MACSF et MAIF). Elle effacera aussi 1,55 milliard de dettes d’Orpea et 1 milliard de biens immobiliers seront vendus.
Et puis, améliorer la qualité du service. Il est prévu cette année 9.000 embauches et titularisations de soignants, soit 10% des effectifs. Orpea, qui a en charge 255.000 patients, compte également céder pour 1 milliard d'actifs immobiliers parmi ses 350 maisons de retraite en France.
Tout ça aux frais du contribuable. Mais il fera au final une bonne affaire. L’Etat rachète Orpea à un prix littéralement bradé (5 euros l’action, 40 euros il y a un an), va effectivement dépenser pour remettre l’entreprise en ordre de marche, mais ensuite elle pourra être revendue au moins le double de ce que l’Etat l’a payée.