RMC

Plus d'étudiants se disent en mauvaise santé: "Je me restreins sur des soins alors que j'en ai besoin"

De plus en plus d'étudiants pratiquent l'automédication. (Photo d'illustration)

De plus en plus d'étudiants pratiquent l'automédication. (Photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP

Selon l'étude annuelle de la SMEREP sur la santé des étudiants, 90% d'entre eux ne vont pas régulièrement chez le médecin faute de moyens, et 45% pratiquent l'automédication, un chiffre en hausse sur un an. Eva est étudiante et a souvent repoussé des consultations, pour ne pas avancer les frais.

Eva, étudiante en journalisme en région parisienne. 

"Je paie pour mes consultations médicales depuis que je suis étudiante, soit depuis bientôt six ans. J'ai toujours repoussé les rendez-vous: j'ai des problèmes de dos et je dois régulièrement voir des kinés ou des ostéopathes. L'ostéo par exemple, ça fait très longtemps que je n'y suis pas allée parce que ça coûte cher, c’est pas forcément remboursé ou alors mille ans après. Du coup je me restreins sur ces soins, alors que j’en ai besoin.

J'ai longtemps fait ça pour les médecins généralistes aussi, jusqu'au moment où j'ai trouvé une généraliste qui pratique le tiers payant et où je n’ai plus besoin d’avancer la somme. Du coup, je ne m'interdis plus d'y aller.

Certaines personnes pensent qu'avec la généralisation du tiers payant, les patients iraient voir le médecin pour rien, mais je pense que c'est une très bonne idée. 23 euros pour le médecin généraliste, c'est gérable, et encore, ça dépend du moment, parce qu'à la fin du mois c'est compliqué. Mais c'est surtout le remboursement qui est laborieux, parfois il faut envoyer plusieurs papiers.

"Ils ne me remboursent jamais le même prix"

Dans mon cas, avec la LMDE (l'autre mutuelle étudiante avec la SMEREP, ndlr), j'ai été parfois remboursée de 11 euros, 8, 2... ou 80 centimes. Ça marche très mal, ils ne me remboursent jamais le même prix et il faut faire des réclamations. Du coup je me faisais très mal rembourser, et depuis que j'ai trouvé la médecin qui fait le tiers payant, ça règle également ce problème. 

Quand je repoussais les consultations de généralistes, je pratiquais aussi l'automédication. J'essayais de savoir si c'était la même maladie que ce que j'avais déjà pu avoir, je comparais les symptômes et je reprenais les médicaments que j’avais dans ma pharmacie personnelle. Ça m'est même arrivé de prendre des antibiotiques qui me restaient sans voir de médecin.

Sinon j’allais à la pharmacie, mais c’est la mauvaise idée parce que les pharmaciens te vendent des trucs, t’en as pour 20 euros et tu n'es jamais remboursée. De façon générale c’était un peu la galère."

Propos recueillis par Liv Audigane