Pourquoi les enfants de parents divorcés tombent plus souvent malades

"Le stress chez l'enfant peut modifier, en particulier, la réactivité des globules blancs", explique sur RMC.fr le Dr Ducardonnet (photo d'illustration) - Sébastien Bozon - AFP
Le Dr Alain Ducardonnet, cardiologue, est consultant "santé" RMC – BFMTV.
"C'est une étude sérieuse. On prend des personnes qui ont entre 30 et 51 ans, on les soumet à un rhinovirus – virus du rhume – et on voit qu'il y a plus de gens qui attrapent le rhume chez ceux qui, dans leur enfance, avaient eu des situations conflictuelles lors du divorce de leurs parents. Ça renvoie à l'impact du stress chez l'enfant: impact sur le cœur, le tube digestif et surtout, sur la flore intestinale… Il y a un impact sur le système immunitaire également.
"La jeunesse, une étape clé"
Le stress chez l'enfant peut modifier, en particulier, la réactivité des globules blancs. Un stress chronique, répété, va modifier la façon dont les globules blancs vont réagir à des infections: ils vont hyper réagir et entraîner des phénomènes inflammatoires très importants, qui vont fragiliser la personne, donnant même parfois des maladies inflammatoires chroniques, comme des maladies inflammatoires du tube digestif. La jeunesse est une étape clé, puisque c'est là que tout se forme. Notre environnement familial quand on est enfant a des impacts sur notre devenir.
C'est une bonne illustration de l'impact que peut avoir le stress à distance, 10, 15 ou 20 ans plus tard, au moment où le système immunitaire et la flore intestinale se forme. Ça peut modeler l'avenir des différents organes un peu différemment de ce que ça devrait être normalement. Bon, ça reste tout de même assez modeste.
"Le pessimisme peut aggraver la maladie"
L'aspect psychologique a une part non négligeable dans nos maladies. Il va chez certaines personnes décupler la perception de la maladie. Il y a ainsi le risque, quand on est pessimiste, d'aggraver la maladie, alors qu'on peut arriver à reculer un certain nombre de choses quand on est optimiste. La méditation, l'hypnose, la cohérence cardiaque sont des éléments de nature à modifier l'impact de la psychologie sur l'évolution d'une maladie ou d'un symptôme. Bien sûr il n'y aura pas d'impact sur un infarctus, qui aura été provoqué par le cholestérol, la tension mais aussi un peu le stress. Il n'y a pas de raison univoque, c'est à chaque fois un petit quelque chose qui s'ajoute à un autre petit quelque chose, etc. qui le provoque."