Victime de la pollution elle attaque l’Etat: "Il faut vraiment faire quelque chose contre ce fléau"
Installée dans la capitale depuis une trentaine d’années, elle subit quotidiennement la pollution de l'air. Clotilde Nonnez, 56 ans, est victime de Bronchites chroniques, asthme, pneumonies… Elle a même contracté une péricardite lors du pic de pollution de décembre dernier.
Cette sportive non-fumeuse a déjà fait plusieurs séjours aux urgences, et elle doit prendre des traitements jusqu’à la fin de sa vie. Elle espère que le tribunal reconnaîtra la responsabilité de l'Etat dans son préjudice, que son avocat chiffre à 140 000 euros (frais médicaux, préjudice d'anxiété, manque à gagner puisqu'elle a dû réduire le nombre des cours de yoga qu'elle donne).
L'Etat est tenu de garantir "le droit à respirer un air qui ne nuise pas à la santé" par le code de l'environnement. La France fait aussi l'objet d'une mise en demeure de Bruxelles pour ne pas respecter les normes européennes de qualité de l'air, particulièrement en Ile-de-France.
"Ce n’est pas être malade pour rien. C’est être malade pour dire ‘on a fléau’"
Les associations écologistes qui la soutiennent (Respire et Ecologie sans frontière) ont réuni plus d'une trentaine de victimes supposées. Résidantes à Paris, Lille, Lyon et dans la tristement célèbre vallée de l'Arve (Haute-Savoie), elles porteront elles aussi plainte dans les mois à venir.
Depuis qu'elle habite à Paris, Clothilde Nonez enchaîne les maladies respiratoires. "Ce n’est pas être malade pour rien. C’est être malade pour dire ‘on a fléau’ et il faut vraiment que les pouvoirs publics fassent quelque chose". Elle est soutenue dans son combat par l’association Respire. "On espère qu’elle fédère un mouvement d’autres personnes qui se sentent lésées, qui souffrent, à cause de la pollution, indique Sébastien Vray, le porte-parole. Il y en a certainement des centaines voire des milliers en France qui peuvent prétendre à réclamer une réparation".
Les associations ont réuni une trentaine de victimes supposées prêtes à porter plainte contre l'Etat dans les mois à venir.