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Produits "premier prix" trop sucrés: "Le donneur d'ordre, c'est le distributeur", pointent les industriels

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Les industriels se défendent d'être responsables de la présence trop élevée du sucre dans les produits des marques premiers prix. "Le donneur d'ordre, c'est le distributeur, ils nous imposent un cahier de charges", a martelé ce jeudi sur RMC Jean-François Loiseau, président de l'ANIA, l'association nationale des industries alimentaires.

Comme vous l'a révélé RMC mercredi via une enquête de l'association de consommateurs Foodwatch, les produits de marques distributeurs, c'est-à-dire les moins chers disponibles dans les rayons des supermarchés et hypermarchés, contiennent plus de sucre que les autres.

Pour rappel, même les produits salés contiennent généralement du sucre. Par exemple, "les cinq conserves de petits pois les moins chères contiennent en moyenne 43% de sucre en plus que les cinq conserves de petits pois les plus chères," détaille le communiqué de l'association.

"Ça permet aux industriels de faire d'énormes économies d'échelle", a dénoncé auprès de RMC Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch. Réponse ce jeudi de Jean-François Loiseau, président de l'ANIA, l'association nationale des industries alimentaires, au micro d'Apolline Matin: "Le donneur d'ordre, c'est le distributeur."

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"Ils veulent des produits moins chers"

En effet, les marques distributeurs sont la propriété des enseignes d'hypermarché. "Ils nous imposent des cahiers des charges. Ils veulent des produits moins chers", a martelé Jean-François Loiseau. Selon lui, cette quantité de sucre supplémentaire peut s'expliquer, par exemple, par la cueillette de fruits pas encore mûrs. "On remet un peu de sucre, ça redonne du goût, c'est plus agréable", a-t-il détaillé. "Ils veulent des produits consommables plus vite."

"Les grands distributeurs se prétendent les alliés de la vie pas chère et du pouvoir d'achat mais ne sont pas les alliés de la santé", a taclé en ce sens mercredi sur RMC Karine Jacquemart, directrice générale de l’association. "Ce sont eux qui sont responsables de ne pas rendre l'alimentation abordable et saine. Il faut que l'Etat intervienne et siffle la fin de la récré", insiste Karine Jacquemart.

"Non seulement l’offre alimentaire est trop sucrée, mais si votre budget est serré, vous ne pourrez pas faire le meilleur choix pour votre santé. Les distributeurs portent la responsabilité de cette offre, biaisée et discriminante, et de ses conséquences," accuse Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch.

"Ils se battent pour des parts de marché"

Un constat partagé par Jean-François Loiseau, qui déplore que l'alimentation est trop souvent la "variable d'alimentation du pouvoir d'achat des consommateurs". "Depuis 15 ans, on a donné le dossier à la grande distrbution: 'Faites des prix bas, battez-vous'. Il se battent uniquement pour des parts de marché", a-t-il pesté. "L'alimentation a un prix juste. Jusqu'où vont-ils aller?" s'est-il interrogé.

Léo Manson