Shrinkflation: les distributeurs "réclament que ce soient les industriels qui mettent les affichettes"

Les supermarchés auront obligation dès le 1er juillet d'apposer une affichette à proximité des produits dont la quantité a baissé sans que le prix ne diminue, a promis vendredi la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire, dans un entretien donné à Ouest-France. Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, explique à RMC que les distributeurs ne "sont pas responsables" et pointe la responsabilité des industriels.
Affichette apposée pendant 2 mois
Seules les denrées alimentaires et non-alimentaires - comme la lessive par exemple - ne seront concernées, de marque natioale ou distributeur. Les produits dont la quantité peuvent varier, côté traiteur, boucherie ou le vrac, ne sont pas inclus. à noter également que les supérettes et commerces de proximité sont, pour l'instant, épargnés.
"Quand des produits, alimentaires ou non, seront shrinkflatés", autrement dit verront leur quantité diminuer mais pas leurs prix, "il y aura une affichette dans le rayon durant deux mois", a détaillé Olivia Grégoire. Sur cette affichette, "sera écrit: pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X €," a-t-elle élaboré.
"S'il y a une amende, ça fait peser un risque pour le distributeur"
Les distributeurs sont sont vent debout contre cette mesure, qu'ils jugent trop contraignante. "Ca veut dire mandater des gens pour mettre ces affichettes, pour chaque nouveau produit... C'est de la main d'oeuvre", explique Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. "S'il y a une amende, ça fait peser un risque sur le distributeur. Ils se feront engueuler pour un truc dont ils ne sont pas responsables. Ils réclament que ce soit les industriels qui le mettent sur leur packaging", poursuit-t-il.
La "shrinkflation" - du verbe anglais "to shrink", rétrécir -, consiste, pour les fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d'augmenter - trop - significativement les prix, dans un contexte où les tarifs de l'alimentaire ont déjà augmenté de 20% en deux ans.