Soins de santé en hausse: "On a dû demander un découvert à la banque"

Se soigner devient trop cher pour certains Français. 3 sur 10 ont ainsi renoncé à se faire soigner dans les douze derniers mois pour des raisons financières, soit une augmentation de 4% en un an. C'est ce que révèle une enquête de Cofidis publiée mercredi. Il y a bien l'assurance maladie et les complémentaires santé, mais 6 Français sur 10 (59%) considèrent que le reste à charge augmente.
Pour soigner son fils atteint d’autisme, Hélène doit en théorie lui faire suivre quatre consultations médicales par semaine. Sauf qu’en raison du prix trop élevé des soins, la mère a déjà renoncé à la psychologue. Mais cela ne suffit pas. "Il y a des séances que je suis obligée de faire sauter et, certains mois, on supprime une séance de chaque thérapeute pour souffler", confie-t-elle au micro de RMC.
"On a dû demander à la banque un découvert"
Certains mois, le reste à charge atteint 200 euros et la mutuelle d'Hélène ne prend presque rien en charge. Alors, il faut se débrouiller. "On a dû demander à la banque un découvert de 300 ou 400 euros" pour pouvoir consulter certains thérapeutes, explique la mère de famille.
"On est obligé de faire des sacrifices par la suite. Ca veut dire plus de sorties, en tout cas pour nous, en tant que couple. On met notre vie entre parenthèses pour notre enfant et pour ses soins", ajoute Hélène.
Les mutuelles en cause ?
Toujours selon Cofidis, 3 % des Français doivent contracter un crédit pour se soigner. Le chiffre est en hausse. Pour Frédéric Bizard, économiste de la santé, c'est en partie à cause du prix des mutuelles. Le spécialiste pointe "20 % de hausse en trois ans" et un reste à charge bien trop élevé pour les familles.
"Déjà vous prenez toute votre capacité de financement pour payer la mutuelle et, une fois qu’elle est payée, vous avez encore un reste à charge et, là, pour la classe moyenne, c’est trop", indique le spécialiste. Celui-ci préconise une simplification du système de santé avec certains soins intégralement pris en charge par l'Assurance maladie et d'autres par les mutuelles.