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"Télétravail impératif", mais pas de sanction pour les entreprises qui ne respectent pas la règle

Le télétravail doit être la règle quand il est possible pour lutter contre le Covid-19. Lors d'une conférence de presse, Jean Castex a regretté que, depuis la fin de l'année, le recours au télétravail ait diminué.

"Télétravailler partout où c'est possible devient impératif" demande le gouvernement. La ministre du Travail Elisabeth Borne a demandé "à chaque entreprise de se mobiliser sans délai" sur "deux priorités": "réduire la part des salariés qui ne télétravaillent pas du tout" et faire que ceux "qui télétravaillent aujourd'hui un, deux ou trois jours par semaine, fassent au moins un jour de télétravail de plus".

Encore faut-il que ce soit possible, qu'il y ait des contrôles et des sanctions pour inciter les entreprises. Pour Rafik Smati, chef d'entreprise dans le secteur du numérique, faire travailler tous ses salariés à distance est tout simplement impossible: "Vous avez dans l'entreprise des jeunes, des apprentis. Il y a une réalité opérationnelle dans l'entreprise, il y a des jeunes à former, il y a des carrières à faire avancer et puis il y a un esprit d'entreprise à entretenir".

Des contrôles renforcés?

Pour les entreprises qui ne respectent pas la règle, Elisabeth Borne brandit une nouvelle fois la menace de sanction. Les contrôles de l'inspection du travail seront renforcés.

"Ce que dit Mme Borne relève largement de l'esbrouffe", juge Julien Boelledieu, le secrétaire général CGT à l'inspection du travail. "L'inspection du travail n'a pas les effectifs aujourd'hui pour intensifier les contrôles, le gouvernement continue à supprimer des postes à l'inspection du travail".

Si une entreprise n'impose pas le télétravail, il n'est pas prévu de sanction comme une amende par exemple. En revanche, si un salarié contracte le Covid-19 dans les locaux de son entreprise, là le code du travail prévoit des sanctions civiles ou pénales pour l'employeur pour non-respect de la sécurité du salarié.

Dans le secteur édition, audiovisuel et diffusion, le recours au télétravail a reculé de 10 points entre novembre et décembre, suivi par les banques et assurances (-8 points), les avocats et architectes (-7 points), l'informatique (-6 points) et l'immobilier (-4 points).

Margaux Bourdin avec P.B.