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"L’érosion du télétravail vient aussi de l’employé", affirme Geoffroy Roux de Bézieux

Le patron du Medef incite les employeurs à favoriser le télétravail mais dans le respect de la santé mentale des salariés.

Dans son annonce du renforcement des mesures pour éviter un nouveau confinement vendredi dernier, le gouvernement a déclaré un renforcement du recours au télétravail. Enfin, instauré depuis le premier confinement, le télétravail a été de moins en moins une norme.

Selon une étude réalisée par Harris Interactive pour le ministère du Travail, il y a eu une “érosion” du télétravail. Selon cette enquête, parmi les actifs pouvant télétravailler facilement, 36% n'ont pas télétravaillé la semaine du 18 au 24 janvier, contre 30% la semaine du 2 au 8 novembre. Et la part de ceux télétravaillant à 100% est passée de 45% en novembre à 30% en janvier.

"Certains secteurs ont connu une baisse particulièrement significative", souligne Elisabeth Borne, la ministre du Travail, qui veut "avoir un échange avec les branches professionnelles concernées dans les tout prochains jours".

Mais pour Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, cette érosion ne vient pas que des patrons. 

“On se rend compte que l’érosion du télétravail, elle vient aussi de l’employé. Parce qu’au fond, c’est quoi un poste télétravaillable? C’est un poste où l’employeur pense que télétravaillable, mais aussi l’employé. Ça va dépendre de combien il y a de personnes au foyer et de plein d'autres choses. La santé selon l’OMS ce n’est pas juste l’absence de la maladie. C’est un état de bien-être psychique sociable complet. Et oui passer trois mois de suite chez soi, devant son ordinateur, sans voir les collègues, il y en a qui deviennent dingues, il y a une augmentation des violences conjugales… Il y a des employeurs qui ont reçu des demandes de femmes pour revenir au travail parce qu’elles subissaient des violences à la maison”, assure-t-il.

Un risque pour la santé mentale?

Selon lui le tout télétravail, ou le zéro télétravail, ce n’est pas le bon système. Cependant, dans la situation de crise sanitaire, il affirme “appeler les employeurs à remettre au maximum les gens en télétravail, mais en faisant attention à la santé au sens large et psychique”, assure-t-il.

Selon lui, une autre explication de l’érosion du recours au télétravail, c’est l’autorisation qui a été donnée aux employés qui le souhaitaient de revenir sur site une fois par semaine. “Peut-être que ça a été pris trop au pied de la lettre”, estime le président du Medef. 

Guillaume Descours