Un syndicat de médecins menace d'émasculer le ministre de la Santé François Braun
La situation se tend entre le ministre de la Santé François Braun et les médecins généralistes. Le syndicat des médecins libéraux (SML) a menacé d'émasculer le ministre après l'évocation par celui-ci lundi sur France Info de discussions "viriles mais correctes" à propos de la revalorisation du prix de la consultation:
"Le syndicat a acté l’échec de toute tentative de dialogue constructif. Alors si c’est l’aspect "viril" qui a mené à cette parodie de négociations, le SML rappelle qu’il a élu à sa tête une chirurgienne parfaitement capable de pratiquer l’ablation de tout appendice dépassant du corps et qui aurait pu perturber le processus de négociations", assure le syndicat dans un communiqué publié sur son site internet.
Pour le docteur Jérôme Marty, c'est un communiqué "assez carabin", avance-t-il ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules". Pour le praticien, le ministre de la Santé a eu une parole malheureuse en oubliant que la majorité des présidents de syndicats de médecins étaient des femmes:
"Les femmes sont très implantées, on ne peut pas parler de négociations viriles quand elles sont faites avec des femmes. Il est un peu ringard", tacle Jérôme Marty.
"Les femmes puissantes sont invisibilisées par le patriarcat qui veut les écraser"
"On est dans une société patriarcale où les puissants ont l'habitude d'être entre eux, entre hommes", peste de son côté Kaouther Ben Mohamed. "Ils n'ont pas l'habitude de voir des femmes puissantes en politique, à la tête d'entreprises et de syndicats. C'est ça qui pose un problème. Les femmes puissantes sont invisibilisées par le patriarcat qui veut les écraser", ajoute-t-elle.
De son côté, le fromager Johnny Blanc note que cette sortie occulte le problème d'origine, la consultation à 25 euros que les médecins veulent voir rehaussée: "On est dans une société de la petite phrase, de la punchline et ça écrase tous les problèmes de fond", déplore-t-il.
Depuis plusieurs semaines, les médecins généralistes sont engagés dans un bras de fer avec le gouvernement, réclamant une augmentation du prix de la consultation, de 25 à 50 euros. Mais la Sécurité sociale et le gouvernement s'y refusent, proposant une revalorisation de seulement 1,50 euro. Dans l'impasse, certains généralistes menacent de se déconventionner, privant les patients de remboursement de la sécurité.