Urgences débordées à Perpignan: "C'est très dangereux, ce sont des pertes de chances"

Des urgences au bord de la rupture à Perpignan. Après la fermeture des urgences de nuit de deux cliniques voisines et l'arrivée des vacanciers, celles de l'hôpital de Perpignan connaissent un nombre record de patients.
Le personnel doit absorber, sans moyens supplémentaires, l'ensemble des urgences de l'agglomération de Perpignan. Et il y a seulement cinq urgentistes pour 1 million de personnes. Depuis quelques mois, l'hôpital exige même d'appeler le SAMU avant d'être admis aux urgences.
Malgré ce filtrage, devant les portes, Christophe Garcia, sapeur-pompier, voit souvent une bonne dizaine de véhicules de secours patienter.
“On est avec une victime, des fois il faut patienter une demi-heure pour avoir un accord de transport et on fait face à l'incompréhension des victimes. Pour les familles, c'est compliqué”, explique-t-il.
Un afflux de patients dû aux vacances
Sur le tableau de service des urgences, à peine la moitié des 48 médecins sont disponibles, explique François Sanchez, secrétaire du syndicat Force Ouvrière de l'hôpital.
“Le taux de patients que l'on peut absorber par jour aux urgences est en gros de 140 patients. Aujourd'hui, on en est plutôt entre 200 et 240”, indique-t-il.
Et en plein mois de juillet, l'afflux de vacanciers augmente le risque d'un drame. “La population qui est quand même admise aux urgences peut rester jusqu'à 17, 18, 20, 24 heures à attendre. C'est très dangereux... Si vous êtes en train de faire un AVC, qu'ils vous traitent en 30 minutes au lieu d'un quart d'heure, ce sont des pertes de chances pour le patient”, pointe le syndicaliste.
Il s'inquiète de plus en plus de collègues qui envisagent de jeter l'éponge et de démissionner.