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Vaccinations contre le Covid-19 et les papillomavirus: "Les antivax ont marqué la France"

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La France figure depuis de nombreuses années parmi les nations les plus sceptiques concernant la sécurité des vaccins, alors que se lance ce lundi une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 et une autre pour lutter contre la prolifération des HPV, responsables de cancers.

"Les antivax ont marqué notre pays". Que ce soit avant le Covid-19 ou après, la France figure parmi les pays les plus suspicieux concernant la vaccination, alors que ce lundi marque le coup d'envoi d'une campagne de vaccination hivernale des plus de 65 ans contre le Covid-19 et, dans certaines régions, de la vaccination de collégiens en classe de 5e contre les papillomavirus.

Chaque année en France, les HPV -acronyme anglais pour "papillomavirus humains"- sont responsables de plus de 6.000 nouveaux cas de cancers, le plus souvent du col de l'utérus, qui provoquent 1.100 décès par an.

Lancé dans les années 2000, le vaccin contre le HPV a depuis fait ses preuves contre l'infection par ces virus et, de manière de mieux en mieux avérée, contre le risque de déclarer un jour un cancer du col de l'utérus. Il est d'autant plus efficace qu'il est administré avant la rencontre avec le virus à l'origine de l'infection, avant le début de la vie sexuelle.

Les indiscrets : Des groupes antivax tentent de torpiller la campagne de vaccination contre la papillomavirus - 29/09
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"On a vu l'hyperviolence reçue par les médecins pendant la pandémie"

De multiples freins ont cependant pesé sur cette vaccination, entre craintes liées au vaccin et méconnaissance de son impact pour prévenir des cancers. Dans un contexte post-Covid, où une défiance vaccinale persiste chez une partie des Français, l'agence du médicament a d'ailleurs indiqué cette semaine qu'elle procéderait à une "surveillance renforcée" des éventuels effets secondaires de l'injection.

"Je ne sais pas si les antivax ont gagné, mais ils ont marqué un terrain, notre pays, ils ont marqué les personnels médicaux, qui sont choqués", confirme sur RMC ce lundi Thomas Huchon, professeur à SciencesPo et journaliste spécialiste dans le domaine des fake news et du complotisme.

"On a vu l'hyperviolence qu'ils ont reçue pendant la pandémie. (...) Des soignants, des journalistes ont peur. Quand vous recevez des dizaines de messages de menaces... On a vu des médecins se faire attaquer dans les services d'urgences, des journalistes se faire interpeller dans les manifs."

L'invité du jour : Thomas Huchon - 02/10
L'invité du jour : Thomas Huchon - 02/10
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Le rôle des réseaux sociaux

Un acte médical n'est pas un acte anodin et nécessite une certaine forme de réflexion, concède le spécialiste, qui estime qu'il faut tout de même avoir "confiance en la science". Une confiance mise à mal par la prolifération d'informations en tous genres -souvent non-vérifiées- relayées massivement sur les réseaux sociaux.

"Le problème est que cette espèce d'infusion de ces discours antivax, c'est aussi car nous y sommes tous confrontés sur YouTube ou TikTok", décrypte-t-il.

En 2019, un Français sur trois ne "croit pas que les vaccins sont sûrs" avait révélé l'institut de sondage américain Gallup, étant parmi les plus sceptiques face aux vaccins derrière le Japon, la Mongolie et l'Ukraine.

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