RMC

Vers un encadrement des tests génétiques récréatifs?

L'usage des tests génétiques récréatif sera-t-il bientôt encadré par la loi? Les députés doivent examiner très prochainement un amendement sur la question dans le cadre la loi bioéthique.

Ces tests, vendus sur internet permettent de retracer ses origines et de retrouver des membres de sa famille. Une pratique de plus en plus courante en France qui est pourtant illégale. Selon la Fédération française de généalogie, 100.000 Français auraient déjà eu recours à cette pratique.

"On pénalise tous les Français"

Depuis plusieurs années, Aurélie cherchait à en savoir plus sur son grand-père maternel qu'elle n'a jamais connu. Cet été, elle a donc décidé d'envoyer un test salivaire dans un laboratoire aux Etats-Unis: "60% italienne, 24% irlandaise, écossaise et galloise, 15,6% anglaise. C’est peut-être une quête d’identité, j’avais envie d’aller plus loin. Je savais que ça ne ferait pas un miracle, que je n’obtiendrais pas un nom grâce au test ADN mais je me suis dit, pourquoi pas".

Les Français veulent savoir d'où ils viennent. C'est l'argument principal de Valérie Arnold Gautier, présidente de la fédération française de généalogie. Elle souhaite la fin de l'interdiction de ces tests ADN: "Ça n’a plus de sens puisqu’on enfreint la loi, on donne nos données à l’extérieur et en même temps, on pénalise tous les Français".

"Il s’agit de la constitution de grandes bases de données pour des entreprises privées"

Mais cette légalisation ne fait pas l'unanimité, Catherine Bourgain est généticienne. Elle s'inquiète de l'utilisation des données récoltées: "Il s’agit de la constitution de grandes bases de données, pour des entreprises privées, qui en plus ne sont pas sur le territoire national et pour lesquelles il n’y a pas de régulation".

Aujourd'hui, si vous réalisez ce type de test ADN via une entreprise étrangère, vous risquez amende de 3.750 euros. 

Mahauld Becker-Granier (avec Caroline Petit)