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Sécurité nucléaire: les ingénieurs de l'IRSN en grève et en colère contre le gouvernement

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Le gouvernement veut fusionner l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) avec l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans le cadre du projet de loi d'accélération du nucléaire. Selon les syndicats de l'IRSN -agence indépendante- le risque, c'est que toutes les compétences relèvent de l'Autorité de sûreté nucléaire -sous tutelle du gouvernement-, ce qui, selon eux, met en danger la sûreté elle-même.

Plusieurs centaines d'ingénieurs et de chercheurs de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ont manifesté lundi à Paris contre le projet du gouvernement de fusionner leur organisme avec l'Autorité de Sûreté nucléaire.

L'Institut de radioprotection et de sûreté du nucléaire existe depuis plus de 20 ans. Ces ingénieurs sont des experts indépendants qui sont en quelque sorte les garants de la sûreté nucléaire en France. Et ce que redoutent les syndicats, c'est qu'avec cette potentielle fusion, l'Autorité de sûreté nucléaire soit juge et partie.

“Le risque qu’on voit c’est clairement que l’autorité puisse regarder l'analyse technique et que nos rapports soient influencés par l’autorité”, assure Philippe Bourachot, délégué syndical CGT, parlant au nom de l'intersyndicale, estimant que cette fusion est un "retour 25 ans en arrière".

"Nous avons mis 40 ans pour construire un système de sûreté indépendant en France et reconnu internationalement, et le gouvernement voudrait le détruire en quatre semaines", a ajouté François Jeffroy, délégué syndical central de la CFDT, l'un des trois représentants syndicaux à avoir rencontré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher vendredi pour lui exposer les inquiétudes du personnel.

Un risque pour la sécurité nucléaire?

Cette fusion fait partie du projet de loi d'accélération du nucléaire. Pour Philippe Bourachot, le gouvernement va trop vite.

“C’est la volonté du gouvernement d’arriver à marche forcée à faire que le premier EPR 2 donne ses premiers kilowatts en 2035. Et pour cela il est prêt à casser le système de sécurité nucléaire en France”, appuie-t-il.

Aujourd'hui, tous les avis de l'IRSN sont publics. En cas de fusion, les syndicats s'inquiètent également d'une possible fin de cette transparence.

Kévin Gasser avec Guillaume Descours