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Elle se rend à sa chimiothérapie et est verbalisée par la SNCF pour un billet acheté après le départ

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Une femme qui se rendait à une séance de chimiothérapie, a été verbalisée par la SNCF pour avoir acheté un billet de TER une fois à bord du train dans lequel elle devait monter. Sur les réseaux sociaux, Ludivine dénonce "la cruauté" de l'agent.

Après la journaliste verbalisée pour une plante verte trop grosse dans le métro, cette fois c'est au tour d'une quinquagénaire qui se rendait à une séance de chimiothérapie, qui a subi un excès de zèle de la part de contrôleurs ferroviaires. Ce n'est cette fois pas la RATP à la manœuvre mais la SNCF et "la cruauté" d'un de ses contrôleurs.

Tout commence à Compiègne, alors que Ludivine, atteinte d'un cancer, doit se rendre à l'institut Curie de Paris pour une séance de chimiothérapie, ce vendredi 20 juin. Elle découvre que le TER qu'elle doit prendre est en retard. "Pour ne pas être en retard à l'hôpital, je saute dans celui qui est sur le quai, qui est lui aussi en retard. Je paie mon billet une fois installée dans le train, sur l'application mobile", raconte Ludivine sur Facebook.

"Le contrôleur me demande 50 euros car c’est interdit de prendre son billet dans le train, paraît-il. J’explose en sanglots, explique que je suis malade que j’ai payé mon billet, et que 50 euros pour moi c’est énorme. Il reste impassible, se moque visiblement de moi et de ma vulnérabilité", poursuit Ludivine sur le réseau social dénonçant "la cruauté en forme de contrôleur SNCF".

"Il faut supprimer l'intéressement des contrôleurs sur les amendes"

Une histoire qui choque les Grandes Gueules ce mercredi: "C'est l'inhumanisation de notre société, le salarié qui applique sans réfléchir", déplore le docteur Jérôme Marty. "Le billet est acheté, elle ne cherche pas à flouer la SNCF, pourquoi coller une amende?", s'indigne le médecin.

"Il faut supprimer l'intéressement des contrôleurs sur les amendes", estime sur RMC et RMC Story l'avocat Charles Consigny. "Au nom de quoi les contrôleurs percevraient un pourcentage des montants récoltés au titre des amendes. D'ailleurs tout le monde remarque que quand c'est une racaille de 2m de haut et d'1m de large, le pourcentage les intéresse moins. En revanche quand c'est une femme qui va à sa chimiothérapie, là les contrôleurs veulent leur pourcentage".

"Il faut supprimer ce pourcentage et les inciter au discernement. C'est une composante essentielle de la mission de ceux qui ont le pouvoir de sanctionner. Ce contrôleur a fait une erreur et je le virerai volontiers ", poursuit l'avocat.

Pour l'enseignante Barbara Lefebvre, cette histoire "incarne le système dans lequel nous vivons, fort avec les faibles, faible avec les forts".

Face a tollé, la SNCF a fini par répondre: "Nous avons été très sensibles au témoignage de cette voyageuse. Nous sommes en relation avec elle pour régulariser cette situation que nous regrettons", a assuré la compagnie ferroviaire.

G.D.