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"Il m'a proposé de la cocaïne": des femmes témoignent d'agressions dans les VTC

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De nombreuses femmes témoignent des comportements de certains chauffeurs VTC. Elles évoquent des propositions déplacées, des agressions sexuelles et parfois même des viols. Les opérateurs tentent d'innover pour protéger leurs clientes.

Une vague de témoignages lève le voile sur les comportements de certains chauffeurs de VTC. Après la mise en examen et le placement en détention provisoire d'un chauffeur de 35 ans pour le viol d'une cliente en mars dernier à Paris, de nombreuses femmes s'expriment. Avances déplacées, menaces, trajets incongrus, agressions sexuelles et parfois des viols: cinq ans après une première vague de témoignages, rien ne semble avoir changé.

"Ça m’est arrivé une fois à Londres", témoigne ce mercredi sur le plateau des Grandes Gueules la juriste Julie Martinez. "Le chauffeur Uber allait dans la direction opposée. Je lui ai demandé plusieurs fois ce qu’il faisait. Ne répondant pas, je l’ai menacé d’appeler la police. Il s’est arrêté brutalement et m’a demandé de descendre de la voiture avant de partir en trombe", raconte-t-elle.

Émilie, une auditrice, a vécu il y a deux ans une expérience similaire à Paris. "J'ai pris un VTC, il avait la musique à fond, une conduite trop 'sportive'. Quand il m’a déposée, il m’a proposé de la cocaïne. J’ai pensé aux ados qui prenaient des Uber, j’ai donc prévenu la plateforme pour leur signaler l’incident et ils m'ont dit qu’ils allaient faire le nécessaire", se rappelle-t-elle sur RMC et RMC Story.

"Le lendemain, devant mon travail, j’ai vu le chauffeur Uber qui m’a accusée de l’avoir fait licencier et a essayé de me frapper. Je n’ai pas été protégée", ajoute Émilie.

"En tant que femme, on ne se sent en sécurité nulle part"

"On prend un véhicule pour ne pas avoir à traverser des rues seules le soir et on ne se sent pas en sécurité quand même", déplore Julie Martinez. "En tant que femme, on ne se sent en sécurité nulle part. Le réflexe que j’ai quand je sors le soir avec des amies, c’est de s’envoyer des messages quand on est bien rentrées", confesse la juriste.

Émilie ne veut pas stigmatiser la profession et témoigne d’une autre mésaventure quand, après avoir été droguée à son insu, c’est un chauffeur VTC qui s’est aperçu de son état et l’a aidée: "Il a été exceptionnel, il m’a ramené à la maison devant la porte et s’est assuré que je sois en sécurité. On peut tomber sur tout".

#MeToo VTC : Vous sentez-vous en sécurité dans les VTC ? - 22/05
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15:36

Le VTC, "du taxi low-cost"

Pour Mehdi, chauffeur de taxi, c’est la déréglementation des transports qui est en cause. "Les chauffeurs de taxi doivent passer un examen. De l’autre, on a des chauffeurs VTC qui exercent dans un cadre flou", assure celui qui prêche pour sa paroisse mais constate une dégradation dans le milieu. "Au début, ils étaient tirés à quatre épingles, ils faisaient attention. Aujourd’hui, le VTC, c’est du taxi low-cost".

Pour tenter de rassurer leurs clientes, les opérateurs de VTC ont mis en place un bouton qui permet à leurs proches de les suivre en temps réel. Un dispositif d'urgence est aussi censé permettre d'entrer en contact avec les forces de l'ordre. Et Le Parisien le rappelle, les chauffeurs sont invités à participer à des formations sur les violences sexistes et sexuelles.

G.D.