"Il y a des altercations, on nous assimile à des traîtres": un agent de la RATP témoigne des "tensions" avec des grévistes

Pour ceux qui assurent le trafic depuis le début de la grève, il n’y a pas que des tensions avec les voyageurs. Il faut aussi affronter les collègues grévistes. Devant certains dépôts, l’ambiance est explosive selon certains agents.
Il faut tous les jours passer devant les piquets de grève des collègues en lutte pour prendre ou quitter son service. Un moment de tension pour certains non-grévistes.
Un agent de la RATP qui souhaite rester anonyme en a fait les frais avec ses équipes:
"Il y a des remarques désobligeantes. On nous assimile à des traîtres ou à des inconscients. Il y a des altercations, des tensions. C'est difficile de revenir au quotidien avec des gens avec lesquels vous avez eu des mots ou des échanges un peu houleux. Et ensuite, il y a aussi la tension avec les usagers au quotidien. Donc ça fait une double peine. Le discours est de dire qu'ils se battent pour tout le monde mais à mon sens, ça reste plus néfaste que bénéfique".
"Quand on perd du salaire, ça nous met en difficulté"
Pour éviter les conflits, des conducteurs de trains ou de métros sont escortés par des cadres. Même du côté des syndicats, Baptiste Arsale, secrétaire général de l'UNSA Transports, reconnaît que les accrochages sont fréquents entre collègues:
"Bien sûr que c'est tendu. Quand on perd du salaire, ça nous met en difficulté. Maintenir tout le monde, c'est compliqué. Après, c'est la responsabilité du gouvernement de répondre à nos revendications".
Il craint que les tensions se renforcent après l’allocution du Premier ministre prévue ce mercredi.