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Transports

Le transport aérien va battre des records en 2024, avec 5 milliards de passagers

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Les compagnies aériennes vont transporter 5 milliards de passagers cette année. Un record, tout comme pour le chiffre d'affaires de 1.000 milliards de dollars.

Cinq milliards de passagers et 1.000 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Tous les records vont être battus en 2024: jamais l’industrie du transport aérien n’avait atteint ces sommets. Le secteur avait plongé en 2020 à cause du Covid. Les avions étaient cloués au sol, les aéroports fermés, les compagnies aériennes avaient cumulé plus de 180 milliards de pertes en deux ans. Mais c’est fini. Cinq ans après, la crise est effacée. 2024 va dépasser 2019, la dernière année avant le Covid. 4,5 milliards de passagers en 2019, 5 milliards cette année.

Gros bénéfices et mauvaise nouvelle pour la planète

Les bénéfices des compagnies explosent aussi. 30 milliards de bénéfice, c’est beaucoup. Mais ce n’est que 3% du chiffre d’affaires. En fait, le bénéfice moyen n’est que de 6 euros par billet vendu. Le transport aérien est un secteur hyper concurrentiel, condamné à vendre massivement pour survivre.

Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour la planète. A l'heure où une partie des jeunes générations renonce à prendre l’avion, ces records sont un peu désespérants. Les compagnies aériennes promettent de ne plus émettre de CO2 en 2050. Elles ont commencé à réduire leur consommation, à utiliser des carburants plus propres, mais ces progrès sont compensés par l’augmentation du nombre de vols. Si bien que les avions sont responsables de 3% des émissions de gaz à effet de serre et de près de 6% du réchauffement climatique.

Pour réduire son impact sur l'environnement, il faudrait que le secteur réduise le nombre des vols. Mais on n’en prend pas le chemin, au contraire… La demande est toujours plus forte. Au point que les constructeurs n'arrivent pas à suivre. Les compagnies aériennes manquent d’avions neufs, de pièces détachées pour les entretenir. Elles manquent aussi de créneaux dans les grands aéroports. Bref, on est dans un secteur où la demande est supérieure à l’offre. Et il n’y aucune raison que cela change au cours des prochaines années. Sauf improbable prise de conscience écolo à l'échelle de la planète...

Forte croissance en Asie et au Moyen-Orient

Ce sont les compagnies chinoises et indiennes qui commandent massivement des avions, mais les compagnies du Moyen-Orient ne sont pas en reste. Les compagnies du Golfe, Qatar Airways ou Emirates, gagnent du terrain tous les ans. Et l’Arabie saoudite se lance dans la course. Une compagnie saoudienne arrive sur le marché l’an prochain et un aéroport géant est en cours de construction à Ryad…

Mais c’est Dubaï qui a, comme souvent, un temps d’avance en matière de gigantisme. L'émirat vient d’annoncer la construction d’un nouvel aéroport, qui sera le plus grand du monde. L’actuel aéroport international de Dubaï est le deuxième du monde derrière celui d’Atlanta, aux Etats-Unis. Mais le prochain sera cinq fois plus grand. Il aura 400 portes d’embarquement, cinq pistes d'atterrissage. Et il pourra à terme accueillir 260 millions de passagers par an. Presque quatre fois plus que Roissy-Charles-de-Gaulle. Les acteurs du transport aérien parient sur l’avenir du secteur.

Nicolas Poincaré