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Transports

"Pour nous, c’est fatiguant": le désarroi d'usagers obligés de prendre les transports pendant la grève

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S'ils ont pu, pendant un temps, faire du télétravail, certains usagers sont obligés de reprendre les transports pour aller travailler. Une situation pesante pour beaucoup.

Treizième jour de mouvement social contre la réforme des retraites. La fatigue, l'épuisement se fait sentir chez les usagers des transports franciliens, obligés, malgré tout d’aller travailler. Ce mardi, le trafic est de nouveau très perturbé en Île-de-France. Seules deux lignes de métro en trafic normal, six lignes très perturbées, seulement aux heures de pointe, et huit lignes fermées.

Côté RER, un train sur deux pour le A, un train sur trois pour la B, et seulement aux heures de pointe. Côté SNCF, un TGV sur quatre en circulation, un Transilien sur cinq, trois TER sur dix et seulement 5% du trafic intercités assuré. 

Depuis le début de la grève, Brigitte s'arme de courage. "Je comprends les grévistes, mais pour nous, c’est fatiguant", confie-t-elle.

Chaque matin et chaque soir, elle doit affronter la cohue à la gare. "C’est dangereux, les gens s’énervent facilement, ils peuvent vous pousser ou vous donner des coups. Moi si c’est une personne plus jeune qui me pousse, je n’ai pas la force de résister, je peux me retrouver par terre", indique-t-elle. 

Pour la sécurité des usagers, la SNCF conseille donc de ne pas prendre les transports franciliens ce mardi.

"Ils sont bien gentils, mais on ne peut pas faire cinq jours de télétravail. C’est le treizième jour et ça risque de durer tout le mois de décembre, on ne peut pas prendre un mois de vacances...", déplore-t-elle. 

"Ras-le-bol"

Face aux écrans d'affichage, Isabelle prévient: "Au-dessus, c’est infernal". Une foule de passagers est, en effet, bloquée par les agents de la SNCF en haut des escalators pour éviter les mouvements de foule à l'entrée des wagons. Cette salariée d'une grande banque a réussi à se frayer un chemin et prend son mal en patience jusqu'au prochain train. "A un moment, il faut quand même revenir au travail. Travailler de chez soi, c’est encore plus éprouvant, car on travaille beaucoup parce qu’on est stressé", affirme-t-elle. 

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Télétravail, jours de congés, Isabelle a déjà épuisé toutes les alternatives.

"Plus de RTT, plus de CP. Donc je ne peux pas poser donc je suis obligé d’aller travailler. On a le droit de grève c’est très bien. Une journée, c’est bien. Mais là, c’est trop, ras-le-bol", appuie-t-elle. 

Si la grève se poursuit, Isabelle sera bien obligée de rester chez elle, en télétravail.

Marie Monier et Juliette Pietraschewski avec Guillaume Descours