Prendre 4 fois l’avion dans sa vie: "Pas besoin de légiférer, il y a une prise de conscience"

Face à la pollution générée par les avions 41% des Français seraient prêts à ne prendre l’avion que 4 fois par an, selon un sondage CSA pour Here publié la semaine dernière. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, la proportion monte même à 59%.
C’est l’ingénieur Jean-Marc Jancovici qui soutient l’idée d’un quota de vols au cours d’une vie : "Pour ceux pour qui cela paraît inconcevable et restrictif, il faut bien qu'ils se rendent compte que c'est quelque chose extrêmement récent et que ça partira avec le pétrole ! Je maintiens qu'il est urgent d'organiser notre avenir économique en fonction de ça", avait-il expliqué sur France Inter.
Gros émetteur de gaz à effet de serre, le transport aérien commercial français a en effet généré 23,7 millions de tonnes CO2 en 2019, -année référence avant le Covid- selon des données du ministère des Transports. C'est 5% des émissions globales en France, rapporte l'Ademe.
Un "problème de riches"
Pour le syndicaliste et cheminot Bruno Poncet, pas besoin d’instaurer des quotas : "Il n'y a pas besoin de légiférer, on prend conscience des choses. Moi avant, je ne faisais pas trop attention à mon alimentation, maintenant je fais attention à la provenance. Quand j’étais jeune si j’avais eu conscience de tout cela, je n’aurais pas fait 4 voyages mais je n’en aurais pas non plus fait 50. J’ai souvent pris le train. Là je vais en Espagne avec un pote, on y va avec sa voiture électrique, on se dit qu’on va faire attention à ce que l’on fait", a-t-il expliqué ce mardi sur le plateau des GG.
Charles Consigny, lui, n’est pas non plus favorable à l’instauration de quota de vols par personne mais prône une forme de régulation du tourisme de masse: "Venise ou Rome sont des villes humiliées par le tourisme. Ce sont des endroits sublimes dépositaires d’une histoire incroyable et il y a des gens qui déambulent en short et claquettes et qui ne comprennent à ce qu’ils voient. Je suis pour qu’on m’interdise d’y aller s’il y a trop de monde !", a-t-il lancé.
De son côté Alain Marschall le souligne, la question de la limitation des vols est un "problème de riches". Seuls 11% des 7,5 milliards d’habitants de la planète prennent l’avion et 1% de la population mondiale est responsable de la moitié des émissions de CO2.