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Routes à 80 km/h: "Passer sa vie debout ou en fauteuil pour 10 km/h de plus? C'est à vous de voir"

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L’entrée en vigueur de l’abaissement de la vitesse arrive à grands pas. Pour les accidentés de la route, cette mesure est nécessaire pour sauver des vies.

Dans moins d'une semaine, dimanche 1er juillet, entrera en vigueur le décret très contesté sur l'abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h sur certaines routes secondaires. Depuis quelques jours, une campagne de la sécurité routière insiste sur l’objectif affiché de cette mesure: moins de morts et de blessés sur les routes.

Le Centre Hospitalier Coste-Flo, à Lamoulou-les-Bains dans l’Hérault, accueille de très nombreuses victimes d'accidents de la route. Nicolas est l'un d'entre eux. Depuis 16 ans, il est hémiplégique et se déplace en fauteuil roulant. Sa voiture a été percutée par un camion: "La cause de l’accident pour moi, c’était la vitesse parce que le camion, il roulait vraiment trop trop vite".

"Arrêtez de rouler vite parce pour gagner deux secondes de temps cela ne sert à rien"

La femme de Nicolas est décédée dans l’accident. Alors, pour lui, pas de doute, l’abaissement de la vitesse est la solution. Nicolas veut s’adresser à tous ceux qui doutent.

"Arrêtez de rouler vite parce pour gagner deux secondes de temps cela ne sert à rien. Mais à rien! Vous voyez dans quoi je suis? Je suis dans un fauteuil roulant. Passer sa vie debout ou en fauteuil pour 10 km/h de plus? C'est à vous de voir".

"Plus on a de vitesse, plus on a de traumatismes graves"

Dans le service du docteur Pascal Torret, l’équipe médicale soigne les patients victimes de traumatismes crâniens graves. Et la vitesse est souvent en cause. Le médecin milite lui aussi pour son abaissement.

"C’est juste indispensable. Plus on a de vitesse, plus on a de traumatismes graves. Si vous mettez un seul petit pois dans une boite de conserve et que vous la secouez, c’est sûr, le petit pois il n’est pas bien du tout. C’est exactement ce qu’il se passe pour un corps dans une voiture. C’est un petit pois dans une boite et qui va se balader dans tous les sens, et qui va être traumatisé et souvent pour longtemps. Les problèmes neuro-psychologiques sont souvent le seul problème qui reste en échec à long terme pour nos patients".

Selon la Sécurité Routière, l’an dernier en France, plus de 27.000 personnes ont été hospitalisées près un accident de la route. Une sur dix en gardera des séquelles lourdes.

Jean-Wilfried Forquès (avec C.P.)