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Trenitalia ouvre une ligne Paris-Marseille pour concurrencer la SNCF: quel impact sur les prix des TGV?

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Après Paris-Lyon, la compagnie italienne Trenitalia veut concurrencer les TGV de la SNCF sur la ligne Paris-Marseille. Mais cette ouverture à la concurrence a-t-elle un vrai impact sur les prix?

Les TGV de la SNCF vont se frotter à la concurrence sur une des lignes phares de la compagnie ferroviaire. Après Paris-Lyon, la compagnie italienne Trenitalia a annoncé lundi l'ouverture de 4 allers-retours quotidiens entre Paris et Marseille. Les premiers trains rouges de la compagnie doivent circuler le 15 juin, et les premiers billets seront mis en vente à la mi-mars.

L'arrivée de ce concurrent sur une nouvelle ligne doit permettre de baisser les prix, reconnaît même la SNCF: "La concurrence fera baisser les prix, c'est le cas dans tous les pays européens où les lignes sont ouvertes à la concurrence", explique ce mercredi sur RMC et RMC Story Patricia Pérennes, économiste des transports au cabinet Trans-Missions.

"C'est ce qu'on a déjà constaté sur la ligne Paris-Lyon avec des baisses des prix et où Trenitalia est 40% moins cher que la SNCF", ajoute-t-elle.
3 questions pour comprendre : Train, la concurrence va-t-elle faire baisser les prix ? - 22/01
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Les voyageurs attendent toujours la baisse des prix

Résultat sur les quais de la gare de Lyon à Paris, ils sont nombreux à privilégier les trains rouges de Trenitalia. C'est le cas de Jordan qui pour aller voir sa sœur à Lyon, n'hésite plus: "C'est 38 euros contre le double avec la SNCF", assure-t-il. Gaël qui fait le trajet dans l'autre sens 5 fois par an est salue le service: "On est servi à bord avec un petit truc à manger ou à boire et on a du vrai café italien".

Insuffisant pour rivaliser avec la SNCF aux yeux de Lorraine, Lyonnaise, elle aussi. L'important, pour elle "c'est le nombre de trains et la flexibilité des horaires".

Tous s'accordent en revanche sur une chose: l'impression que l'arrivée de TrenItalia n'a pas vraiment tiré les prix vers le bas. La concurrence joue quand même en leur faveur rappelle Arnaud Aymé, spécialiste des transports:

"Cela signifie plus d'offres, de trains qui circulent et de places disponibles. Il y a donc des prix qui augmentent moins rapidement puisque le remplissage de ces trains sera moins rapide. C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs", insiste-t-il.

"Le TGV a toujours été un train de riche"

Mais Arnaud Aymé n'imagine pas les deux entreprises se livrer à une vraiment guerre des prix qui ferait baisser les tarifs. Elle n'a pas eu lieu sur le Paris-Lyon visiblement, elle n'aura surement pas lieu sur le Paris-Marseille non plus, prédit-il.

"Le TGV a toujours été un train de riche", rappelle de son côté Patricia Pérennes. "Dans les années 80, ce n'était pas destiné à des catégories populaires mais à des cadres et dans la semaine, le Paris-Lyon à 6h30, ce n'est que des cadres".

Les prix des trains de la SNCF doivent encore augmenter de 1,5% cette année. Selon la SNCF, le prix d'un billet de TGV a augmenté de 8% depuis 2019. De son côté, l'autorité de régulation des transports estime, qu'en 2023, les prix de l'offre low cost OuiGo ont augmenté de 10%.

G.D. avec Brightcove