Une nouvelle première classe de luxe à la SNCF: "Plus ils augmentent les prix, plus ils remplissent"

Une montée en gamme pour faire encore mieux que la première classe. La SNCF doit dévoiler d'ici quelques semaines une nouvelle classe premium, l'inOui First proposant "un meilleur service et un meilleur confort". Cette nouvelle offre de la "Business Première" doit entrer en service sur la ligne Paris-Lyon pour concurrencer l'offre haut de gamme du concurrent Trenitalia, croit savoir Le Parisien alors que la SNCF attend ses nouveaux TGV-M pour la fin du mois de janvier.
Chez Trenitalia, cette offre de luxe propose de la nourriture et des boissons alcool compris en illimité, des sièges en cuir et surtout la tranquilité avec un service dédié, alors qu'il n'y a que 10 places dans la rame et une salle de réunion.
Une initiative qui pose question ce vendredi sur le plateau d'Estelle Midi. Car dans le même temps, l’offre TGV pour le commun des mortels se raréfie. Selon le cabinet spécialisé "Transmobilité", en dix ans, le parc de TGV disponibles a été réduit de 22%.
"Plus ils augmentent les prix, plus ils remplissent"
Certes, la SNCF développe actuellement les rames à deux niveaux qui peuvent transporter jusqu’à 634 voyageurs par trajet, mais, ce changement prend du temps et ces 10 dernières années, le nombre de sièges a diminué de 14%.
Conséquence pour les voyageurs, les places se font rares et les prix s’envolent. Selon la Fédération nationale des usagers des Transports, le coût moyen d’un billet en TGV Ouigo a augmenté de 24% entre 2019 et 2023. Avec de écarts parfois impressionnants entre 2nde et 1re classe. Ce mardi matin, un TGV Inoui partant de Paris à 10h10 pour rejoindre Toulon, était affiché à 68 euros en seconde classe et à 217 euros en Business première.
"Il y a des clients, de la demande, plus ils augmentent les prix, plus ils remplissent", note Daniel Riolo. "Et cela me sidère que le train coûte si cher alors que le téléphone ne passe jamais, dans les toilettes au bout de 20 minutes ça sent le pipi partout. Je ne comprends pas cet engouement, le délire SNCF avec ces tarifs astronomiques".
Une première classe "pas si chère que ça", vraiment?
"La première classe s'est démocratisée", défend de son côté Emmanuelle Dancourt qui fait "deux allers-retours par semaine" et attendait cette nouvelle première classe de luxe. "Et cette première classe, elle n'est pas si chère que ça et elle s'adresse aux entreprises et aux gens 'en mode' loisir qui en ont les moyens", poursuit-elle sur RMC et RMC Story.
De là à se demander si la SNCF réserve désormais ses places à un public aisé, il n’y a qu’un pas. La dernière étude sur le sujet remonte à 2019 et a été réalisée par l'Autorité de régulation des transports. Résultat: les cadres et professions intellectuelles supérieures, 10% de la population, représentent 48% des passagers des TGV. À l’inverse, les ouvriers et employés, 45% de la population, ne constituent que 19% de la clientèle TGV.