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Vente de carburant à prix coûtant: un réel effet ou un impact très limité à la pompe?

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Emmanuel Macron a demandé dimanche soir aux distributeurs de vendre le carburant à prix coûtant pour limiter la hausse des prix. Mais selon les experts, cette mesure aura un effet très limité, seulement de l'ordre de deux à trois centimes par litre.

Les prix vont-ils enfin baisser à la pompe? C’est tout l’objet de la réunion ce mardi après-midi à 17h30 à Matignon. Raffineurs, distributeurs et fédérations professionnelles de pétroliers sont reçus par la Première ministre.

Si Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir qu’une indemnité de 100 euros "par voiture et par an" sera versée pour les travailleurs les plus modestes, il a également demandé aux distributeurs de vendre le carburant à prix coûtant. Mais cette annonce risque d’avoir peu d’effet sur les prix à la pompe.

Tous les distributeurs ne vont pas renoncer à leurs marges. Les stations-service indépendantes ont déjà fait savoir qu’elles ne pourront pas se le permettre. Quant aux enseignes de la grande distribution, elles sont encore en réflexion. Mais pour Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières, le consommateur ne doit pas s’attendre à une énorme baisse des prix.

“Les marges nettes de distribution, c’est-à-dire les bénéfices des distributeurs, sont de l’ordre d’un centime par litre. Ça veut dire que si les distributeurs renoncent à ce bénéfice pour vendre à prix coûtant, les prix vont baisser d’un ou peut-être deux centimes par litre, mais pas beaucoup plus. Par rapport aux 15 centimes ou plus d’augmentation qu’on a vu à la pompe depuis le début de l’été, ça ne le fait pas”, juge-t-il.

"Ce n'est pas faisable tout le temps"

Un avis que partage Jean-Louis Schilansky, expert pétrolier, également ancien président de l’Union française des industries pétrolières.

“La vente à prix coûtant, c’est faisable sur une certaine période. Mais l’impact sur les prix à la pompe est limité, de l’ordre de deux à trois centimes du litre, donc ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas faisable tout le temps. Si vous êtes un distributeur, vous ne pouvez pas travailler et ne rien gagner, en quelque sorte", appuie-t-il.

Des arguments qui seront présentés devant la première ministre Élisabeth Borne ce mardi après-midi.

Joanna Chabas avec Guillaume Descours