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"Un nettoyage social" avant les JO: le coup de gueule d'Élina Dumont sur les évacuations de sans-abri à Paris

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Élina Dumont, chroniqueuse des Grandes Gueules sur RMC et intervenante sociale, a dénoncé ce jeudi les évacuations de sans-abri de la capitale vers la province, à l'approche des JO.

Depuis plusieurs mois, le collectif le Revers de la médaille, qui regroupe des associations venant en aide aux personnes précaires vivant dans la rue, alerte sur le sort des sans-abris dont les camps de fortune sont démantelés à un rythme plus soutenu à l'approche des JO (26 juillet-11 août) selon ce collectif. La semaine dernière, le plus grand squat de France de France, qui a accueilli jusqu'à 450 migrants à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), a été évacué. "Un nettoyage social", déplore ce mercredi sur RMC la chroniqueuse des Grandes Gueules, Élina Dumont.

Plusieurs centaines de migrants ont été évacués depuis le printemps 2023 d'l'Ile-de-France, après avoir été placés dans des bus et envoyés dans plusieurs villes de France. Dix "sas régionaux" ont été créés l'année dernière, aux alentours de la mi-mars, pour "désengorger" les centres d'hébergements de la région francilienne.

Le KO du jour - Elina Dumont : "C’est un nettoyage social ! Le gouvernement ment, on n’aide pas les migrants à s’intégrer !" - 24/04
Le KO du jour - Elina Dumont : "C’est un nettoyage social ! Le gouvernement ment, on n’aide pas les migrants à s’intégrer !" - 24/04
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"Il y a des mamans, des gens qui travaillent, des personnes âgées..."

À Orléans, par exemple, selon les chiffres avancés par la préfecture citée par France Bleu, 519 personnes ont été accueillies en 10 mois. Selon la même source, toutes ne sont pas restées là-bas, 134 personnes ont notamment été prises en charge au sein du département du Loiret. A Rennes, près de cinquante personnes arrivent chaque mois pour être hébergées dans un centre d'accueil au nord de la ville, rapporte Le Télégramme.

"Il n'y a pas que des migrants, il y a de tout, des mamans avec des enfants, des gens qui travaillent en CDI, des personnes âgées, des enfants de l'Aide sociale à l'enfance. Il y a des personnes en pleines démarches administratives qui doivent quitter Paris", fulmine Elina Dumont.

Un accueil en province temporaire

Celle qui est intervenante sociale a rapporté plusieurs témoignages qu'elle a recueillis. Beaucoup lui disent que l'endroit "leur est égal", "à condition qu'ils aient un boulot et un logement". "C'est là ou le gouvernement ment encore car ce sont des sas. C'est un passage, c'est saturé", dénonce-t-elle.

Les sas régionaux sont en effet censés ne fournir qu'un accueil temporaire puisqu'il n'est pas censé excéder trois semaines. "L'envoi en sas est censé se faire la base du volontariat, mais c'est 'soit tu vas là-bas, soit tu restes à la rue'", avait dénoncé auprès de Franceinfo Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du monde.

Élina Dumont dénonce également contre la fermeture des hôtels sociaux à l'approche des JO, dont un accueil de jour pour femmes à Nation, dans la capitale. "On va y faire une fanzone", regrette-t-elle. La chroniqueuse des Grandes Gueules a tenu également à rappeler que beaucoup de personnes vivaient sous les ponts de Paris. "Certains travaillent, ont un CDI et emmènent leurs enfants à l'école. On ne peut pas les abandonner", plaide-t-elle.

LM