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Caméras, poubelles intelligentes... comment la technologie peut aider à lutter contre la saleté des villes

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Un million de tonnes de détritus ont été jetés l’an dernier dans les rues ou dans la nature. En Angleterre, on teste des caméras capables de prendre en flagrant délit ceux qui jettent leurs détritus sur le trottoir.

Difficile de trouver des solutions face à l’incivilité et le fait que beaucoup de citadins soient sales. 27% de Français avouent avoir déjà abandonné un déchet par terre. Mais si on peut les prendre en flagrant délit et les punir systématiquement, peut-être que ça changerait les choses. C’est ce que teste la ville de Maidstone, dans le Kent (Angleterre).

Avec ce système qui s’appelle “Littercam”, la “caméra à ordures”. Dans ce cas-là, la même caméra va scanner la plaque d’immatriculation, l’image est envoyée vers une plateforme en ligne, un agent de police valide l’infraction et une amende de 130 euros est envoyée directement au contrevenant. Elles sont conçues pour détecter les automobilistes qui jettent des détritus par terre, cigarette ou emballage de fast-food. Ce sont des caméras couplées à des algorithmes capables de détecter un objet jeté par la vitre de la voiture. On lui a appris à reconnaître ce mouvement et différents objets. Dans ce cas-là, la même caméra va scanner la plaque d’immatriculation, l’image est envoyée vers une plateforme en ligne, un agent de police valide l’infraction et une amende de 130 euros est envoyée directement au contrevenant.

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C’est systématique et du coup très dissuasif. Il faut quand même un être humain, car la technologie n’est pas infaillible. Plus elle analyse des images, plus elle s’améliore, la précision du logiciel devrait bientôt dépasser les 90%. Et ses applications ne s’arrêtent pas là. Ce genre de caméras, embarquées sur un véhicule municipal, de ramassage des ordures par exemple, pourrait aussi détecter automatiquement la présence de nouveaux graffitis sur les murs, une dalle cassée ou un nid de poule. Tout ça pour permettre une intervention plus rapide et plus efficace des services municipaux.

Une des joies de certaines grandes villes, ce sont aussi les poubelles qui débordent. Et là aussi, il existe des solutions.

Comment éviter les amas de détritus ?

 En mettant de l’intelligence dans les poubelles. Certaines villes comme Tours ou Orléans commencent à utiliser des poubelles équipées de capteurs qui analysent en temps réel leur taux de remplissage et qui envoient des messages aux services de maintenance quand elles sont pleines, ce qui permet d’optimiser le ramassage des déchets, et d’éviter les tas de détritus.

On sait ainsi où les poubelles sont les plus remplies, en combien de temps, quel jour… Ça, c'est pour la partie collecte. Ensuite, il y a le tri des déchets et là aussi, on va mettre de l’intelligence. Comme la poubelle R3D3 qui va trier elle-même les déchets que vous y mettez. Elle intègre un tas de petits capteurs électroniques, qui vont analyser les détritus et faire la différence entre un gobelet en plastique et une canette en aluminium par exemple. Vous posez le gobelet sur le haut de la poubelle qui va l’avaler et le placer dans un compartiment spécial.

Ça, c’est la première chose, mais en plus de trier les déchets, cette poubelle va les compresser. Il y a un compacteur intégré qui va transformer les canettes par exemple en petites galettes d’aluminium qui prennent évidemment beaucoup moins de place à l’intérieur.

Quid des chewing-gums, des crottes de chien, et des rats?

Pour l’élimination des rats, là encore, on peut utiliser l’internet des objets. Des capteurs électroniques placés dans les égouts détectent leur présence à la chaleur de leur corps et vont déclencher un piège qui les électrocute dès qu’ils passent à un endroit précis, avant de se réinitialiser. Une technologie baptisée “Anticimex”, qui est déployée dans de nombreuses villes, à Saint-Maur-des-Fossés en région parisienne par exemple.

Et puis on va pouvoir miser sur des innovations dans le domaine de la chimie verte. Pour les chewing-gums, qui mettent des années à se décomposer et ensuite laissent des traces indélébiles sur les trottoirs, on utilise des lasures intelligentes qui vont empêcher l’incrustation de tâches et faciliter le nettoyage. Contre les déjections canines, Toulouse teste depuis quelques années un système très astucieux, le “caniclean”, un produit vert, mélange de phéromones et de nourriture, qui va naturellement attirer les chiens pour qu’ils fassent leurs besoins dans un espace dédié et non pas n’importe où sur le trottoir.

Anthony Morel