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"L’Etat ne peut rien y faire, mais...": 2 mois après la mort de Jean Pormanove, retour controversé du "Lokal"

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Il y a deux mois, le streamer Jean Pormanove décédait en plein live sur Kick après des semaines d'humiliations et de violences. Si ce ne sont pas ces violences qui sont à l'origine de sa mort, la chaîne Kick a été bannie de la plateforme. Mais depuis quelques jours, une nouvelle chaîne créée par le frère d'un des propriétaires de la chaîne "Le Lokal" a recréé le concept sur Twitch cette fois.

Après deux mois d’arrêt suite à la mort du streamer Jean Pormanove, le “Lokal” fait son retour sur la plateforme de streaming Twitch. C’est dans ce fameux “Lokal” que le streamer avait été pendant des jours et des jours violenté et humilié par notamment Owen Cenazandotti. Ce dernier, en larmes, avait annoncé la fin de l’aventure peu après l’enterrement de Raphaël Graven, alias Jean Pormonove. Si ce ne sont pas ces violences qui sont à l'origine de sa mort, la chaîne Kick a été bannie de la plateforme.

Mais depuis quelques jours, une nouvelle chaîne est apparue sur Twitch et non plus sur Kick cette fois, où la chaîne a été bannie. Appelée “OGK_Dcoy” elle a été tout simplement créée par Gwen Cenazandotti, le frère d’Owen.

"Globalement l’Etat ne peut rien faire"

Celui-ci a déclaré avoir signé un nouveau bail de trois pour garer et exploiter l’appartement où avait eu lieu le drame. Une cagnotte a même été lancée pour aider à payer les charges de ce local. Un retour qui a suscité l’émoi des viewers notamment sur X.

Mais alors le retour de cette émission est-il autorisé? Pour Yann-Maël Larher, avocat spécialisé en droit du numérique:

“C’est autorisé du point de vue du droit étatique. Il y a quelques petites questions en suspens mais globalement l’Etat ne peut rien faire contre le relancement d’une émission ou d’un concept”, indique-t-il ce vendredi sur RMC.
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Il précise qu’il y a tout de même quelques situations qui peuvent mener à l’interdiction de l’émission voire de la chaîne.

“Il y a le droit à la mémoire du défunt. J’ai vu qu’il était possible qu’ils diffusent des extraits d’anciennes émissions. A ce moment là, s’ils diffusent des contenus illicites, qui portent atteinte à la mémoire du défunt, ou plus grave encore qu’ils diffusent des scènes qui portent atteinte à la protection du corps humain, à ce moment là soit la famille du défunt soit les pouvoirs publics pourraient agir. Mais il faut qu’il y ait des choses qui ne se passent pas bien pendant l’émission”, explique-t-il.

Une réaction de Twitch?

Et pourtant selon Gwen Cenazandotti les visites des forces de l’ordre se multiplieraient dans le bâtiment. “Tous les deux jours les gendarmes viennent au “Lokal”, le procureur nous met la pression pour qu’on arrête”, aurait-il dit dans un de ses lives, cité par Le Figaro.

L’autre question, c’est est-ce que la plateforme Twitch laissera vivre cette chaîne?

“Je pense que l’émoi provoqué par le retour de cette émission et de ce concept sur la plateforme Twitch va sans doute engendrer de la part de la plateforme une réaction parce que le premier gendarme sur les plateformes, ce sont les plateformes elles-mêmes”, estime Yann-Maël Larher.

Selon l’avocat en revanche, les spectateurs de la chaîne ne risquent pas grand chose. “Du point de vue de la morale c’est vraiment questionnable et je suis plutôt du côté de ceux qui s’indignent. Mais malheureusement du point de vue du droit ils ne sont aujourd’hui pas responsables”, indique-t-il.

Et ils sont déjà nombreux à regarder la chaîne. Dès le 29 septembre, la jauge de dons indiquait que 3.328 euros avaient déjà été récoltés sur le mois.

Guillaume Descours Journaliste RMC