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Police-Justice

Mort de Jean Pormanove: que peut faire concrètement la justice contre la plateforme Kick ?

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La plateforme Kick promet de coopérer avec la France après la mort, en direct, de l'un de ses streamers français: Jean Pormanove, victime depuis des mois de sévices en ligne. Une réaction de l'entreprise australienne après l'annonce mardi de la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, qui va porter plainte contre la plateforme pour "manquements". En parallèle, le parquet de Paris a ouvert une enquête.

La pression judiciaire s'accentue sur la plateforme de streaming controversée Kick. Ce site de vidéos en direct sur lequel étaient diffusées pendant des mois les violences commises sur "Jean Pormanove", jusqu'à son décès la semaine dernière. À 46 ans, il est décédé près de Nice lors d'une diffusion en direct le 18 août après plus de 12 jours de live où il était, ainsi qu'un autre homme, violenté et humilié par deux personnes en particulier.

La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz annonce son intention de poursuivre le site en justice pour ses "manquements"alors que dans le même temps, le parquet de Paris vient d'ouvrir une enquête préliminaire pour "fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite".

La plateforme australienne a assuré ce mercredi matin qu’elle allait coopérer avec les autorités françaises après la mort en direct du streamer français.

"Nous nous engageons pleinement à coopérer avec les autorités compétentes dans le cadre de toute enquête en cours", a assuré Kick dans un communiqué.

"Nous examinons actuellement cette affaire, notamment en partenariat avec nos conseillers juridiques", précise le communiqué.

L'accès à la plateforme bientôt bloqué?

L’objectif de cette enquête du parquet de Paris, c’est d’établir si les responsables de la plateforme ont volontairement laissé diffuser sur leur site ces vidéos de violences commises sur Jean Pormanove et s’ils ont respecté ou non leur obligation de signalement de ces contenus violents.

Si l’entreprise Kick est basée en Australie et qu’elle n’a même pas de représentant légal connu en Europe, il n’empêche que l’entreprise et ses patrons, sont soumis à la réglementation européenne et à Loi française.

Alors, si l’enquête prouve qu’ils ont sciemment fourni le moyen de diffuser ces séquences, ils encourent théoriquement jusqu’à 10 ans de prison et un million d’euros d’amende. Mais surtout, la justice peut décider de bloquer l’accès à la plateforme, comme elle l’a déjà fait, par exemple, pour le site Coco, mis en cause dans des milliers d’affaires.

Guillaume Biet avec AFP