Nasdas, AD Laurent: les élus veulent "taper du poing" contre les influenceurs et le "far-west"

Des stars des réseaux sociaux font face ce mardi à une commission d'enquête sur Tiktok. Comme vous le révélait RMC, Alex Hitchens sera le cinquième influenceur interrogé par les députés cet après-midi aux côtés de Julien et Manon Tanti, AD Laurent et Nasdas.
"Ces 5 là sont remontés de signalements lors d'une grande consultation citoyenne et quand on évoquait le sexisme, les noms d'AD Laurent et Alex Hitchens sont remontés", explique ce mardi sur RMC Story, Arthur Delaporte, député (PS-NFP) du Calvados.
Les députés s’inquiètent notamment de "l'atmosphère sexiste et des normes très stéréotypées" que certains influenceurs véhiculent auprès d'un public jeune: "AD Laurent passe son temps à parler de son sexe, de ses performances, Alex Hitchens estime que si une fille a eu un nombre élevé de relations sexuelles, c'est une pute", alerte Arthur Delaporte.
Violences et sexisme
Des termes repris dans les cours de récréation, au collège et au lycée: "On est obligés d'être influencés même si Alex Hitchens, ce sont des propos mysogines", reconnaît Simon, 17 ans.
Autre influenceur convoqué, Nasdas, qui s'est fait connaître en distribuant de l'argent dans son quartier de Perpignan: "Il y avait pleins de gens qui allaient le voir chez lui, ça m'a fait envie la notoriété et les gens qui t'écoutent", ajoute Simon. Aujourd'hui, le Perpignanais a plus de 3 millions d'abonnés sur Tiktok dont Nicolas, un lycéen qui se souvient d'un concept de combats de boxe pour régler les conflits: "Dans mon lycée on s'organisait en mettant les tables pour faire une sorte de ring et celui qui gagnait avait raison".
Cette violence, ce sont aussi des disputes filmées avec des couteaux brandis ou des objets comme des téléphones portables jetés à la figure "d'une femme trop aguicheuse": "C'est la réalité chez Nasdas mais c'est pire encore pour Alex Hitchens. Tout est asymétrique avec des normes extrêmement genrées et violentes", ajoute Arthur Delaporte.
Vers une régulation européenne?
Et c'est toute une économie qui se développe sur l'outrance, explique Jean-Baptiste Boisseau, porte-parole du Collectif d'aide aux victimes des influenceurs: "Que ce soit positif ou négatif, c'est en tout cas des contenus qui vont pousser les gens à interagir et une fois que la communauté est là, ils vont générer de l'argent". Et de liste des "escroqueries" dit-il, comme une formation pour être une femme indépendante, du coaching trading ou en séduction.
Dans ces conditions, il faut "une régulation de l'âge au niveau européen", appelle Arthur Delaporte. "À un moment il faut taper du poing sur la table, mettre des amendes, réguler et faire évoluer les choses par exemple sur le sexisme", plaide l'élu qui évoque des placements de produits parfois "problématiques". Et s'"il y a de l'influence responsable avec la loi influenceur, le far-west existe toujours aujourd'hui!", prévient le député qui estime que si "les plateformes ne font pas leur travail, il faut les couper".