Vive la France! Ces familles vivent en autonomie totale grâce à la nature

Vive la France vous emmène ce jeudi matin en Loire-Atlantique (44), à Moisdon-la-Rivière, dans l’éco-hameau du Ruisseau. Un lieu particulier puisque les 8 habitants y vivent en autonomie totale depuis de nombreuses années.

Aujourd’hui en France, on consomme 150 litres d’eau par personne et par jour. Dans la maison autonome, les habitants n’en consomment que 30 litres. Ils utilisent 1,2 kilowatt-heure d’électricité par jour et par personne quand nous en utilisons 12. Les habitants de l’éco-hameau utilisent des énergies renouvelables comme des éoliennes, ils récupèrent la pluie dans des citernes pour l’eau des sanitaires et l’eau potable, le jardin suffit à nourrir le groupe. Enfin, avec la récupération de tous leurs déchets, ils produisent énormément d’engrais et de compost.

Brigitte et Patrick ont quitté Paris il y a 40 ans pour construire une maison un peu spéciale, autonome en eau et en électricité. "On s’est rendus compte que la société avait mis des choses en place avec lesquelles nous n'étions pas forcément en accord. On essaie de vivre en cohérence par rapport à ces valeurs de préservation de la terre et de vie avec la nature. On n'était pas fait pour vivre à Paris".

"Tout le monde paie des factures, nous on n'en paie pas"

Le couple vit aujourd’hui sur un seul demi salaire et ne manque de rien. Chez eux, tout est pensé pour économiser: "Suite à une manifestation à Nantes contre le nucléaire, on est rentré chez nous, et on a allumé la lumière. On s'est dit que ce n'était pas très cohérent. Six mètres carrés de photopiles peuvent nous rendre autonomes six à huit mois de l'année. C'est un investissement relativement faible. L'hiver il y a moins de soleil mais plus de vent, donc on a une éolienne. Ça couvre tous nos besoins en énergie: on a la machine à laver, l'aspirateur, tout l'électroménager, l'électroportatif, on ne manque de rien. Tout le monde paie des factures, nous on n'en paie pas parce qu'on s'est adapté et qu'on utilise les ressources de la nature".

Dans la cuisine, pas de frigo. Brigitte va chercher les légumes frais tous les matins dans son jardin. "On a récolté des tomates, on a des courgettes. Nous assurons 40 à 50% de notre alimentation grâce au jardin".

"Je suis intimement convaincu que c'est une solution d'avenir"

Brigitte et Patrick arrivent à vivre autrement et leur exploit attire de plus en plus de monde. Récemment, une autre famille, Cécile, Olivier et leurs 2 enfants, s’est installée avec eux. "Moi je travaillais, j'étais directrice de centre de loisirs. On tournait en rond dans notre cage, on payait des gens pour éduquer nos enfants pendant que nous on était payé pour éduquer les enfants de autres. On payait une maison dans laquelle on n'était jamais, on était à découvert tous les mois, et on se demandait à quoi ça servait. On a eu envie de rêver notre vie", raconte Cécile. Olivier, lui, est "intimement convaincu que c'est une solution d'avenir".

A l’avenir, les habitants de l’éco-hameau aimeraient accueillir de nouvelles familles pour créer petit à petit une autre société, plus en accord avec la nature.

Anaïs Denet (avec T.M.)