Waze, Coyote, etc.: "Ces avertisseurs sont un danger pour les conducteurs et pour autrui"

Les applis smartphones sont dans le collimateur de la Sécurité routière. (Photo d'illustration) - AFP
Les applis smartphones sont dans le collimateur de la Sécurité routière. Moins de flashes, de radars en 2015, mais plus de morts sur les routes, c'est le constat de la Sécurité routière. L'an dernier, les radars ont flashé légèrement moins qu'en 2014: 20,24 millions de fois, contre 20,37 millions de fois, un an plus tôt, selon les chiffres de l'Agence nationale du traitement automatisé des infractions.
Pourtant, pour la deuxième année consécutive, le nombre de morts sur les routes a augmenté en 2015, avec 3464 tués (+2,4% par rapport à 2014). Et selon la Sécurité routière, ces applications qui se téléchargent sur les smartphones ont un effet néfaste sur le comportement des automobilistes. Et c'est ce qu'a pu constater RMC à Toulouse.
"Ça peut éviter de perdre son permis"
Eric est conducteur depuis quinze ans, et un inconditionnel de Waze, une appli basée sur le crowdsourcing: les utilisateurs signalent en temps réel les radars fixes et mobiles. Selon lui, c’est "une application indispensable".
"Ça peut servir: comme c'est communautaire, les gens signalent les radars", explique-t-il au micro de RMC. "Ça peut être un plus. Quand on n'a pas beaucoup de points sur son permis, ça permet, peut-être, d'éviter de perdre son permis. Ça peut servir pour le boulot".
"J'accélère après un radar, quand je suis en retard"
Autre utilisateur de cette application, Cyril, conducteur depuis sept ans, et qui dispose de ses douze points, et il explique:
"Quand l'appli m'indique le radar, forcément, oui, je ralentis. Et oui, j'accélère, après, si je suis en malheureusement en retard. Parce que je sais que le radar se trouve là, et pas ailleurs", reconnaît-il.
"Repenser les radars?"
Avec la multiplication de ces avertisseurs, les radars sont-ils encore efficaces? Anne Lavaud est la déléguée générale de l’association Prévention routière avertit:
"Soit il faut repenser les radars, soit il faut réexpliquer aux gens que l'utilisation de ce type d'avertisseur est, finalement, une prise de risque, une prise de danger pour eux-mêmes et pour autrui", commente-t-elle. "Et donc, nous, on se dit qu'à tous les moments de rencontres que l'on peut avoir avec ses futurs conducteurs ou avec des conducteurs, il faut le redire".
En 2015, pour la deuxième année consécutive, le nombre des morts a augmenté sur la route. La vitesse était en cause dans trois accidents mortels sur dix.