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Féminicide de Julie Douib en Corse: "Devant son cercueil, je lui ai promis qu'il paiera pour ce qu'il a fait", témoigne son père

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Le procès du meurtrier présumé de Julie Douib, tuée en 2019, s'ouvre ce jeudi en Corse.

C'est ce jeudi que s'ouvre le procès du meurtrier présumé de Julie Douib à Bastia (Haute-Corse). Le 3 mars 2019, la jeune femme de 34 ans était assassinée par son ex-conjoint à L’Île-Rousse (Haute-Corse). Un meurtre qui avait choqué l'opinion. Le meurtrier présumé de 44 ans a reconnu lui avoir tiré dessus. Le couple était séparé depuis septembre 2018. Ils ont deux fils de 10 et 13 ans.

Plusieurs plaintes et mains courantes avaient pourtant été déposées au cours des mois précédents par la victime. "Elle n'a pas été suffisamment protégée", avait déclaré Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État à l’Égalité hommes-femmes. Ce féminicide avait entraîné l'organisation du Grenelle sur les violences faites aux femmes.

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"Elle a fait tout ce qu'il fallait pour qu'on n'en arrive pas là"

Ses parents se battent depuis 2 ans pour faire avancer la lutte contre les féminicides. Dans la maison, les photos de Julie sont partout, sur les murs, sur la table. Violette et Lucien Douib ont perdu leur fille, il y a plus de 2 ans après des mois de calvaire.

"Fin octobre elle nous appelle pour nous dire qu'il l'a frappé, claqué, c'est pour ça que Lucien a pris l'avion le lendemain la rejoindre, et il l'avait mis à la porte."

Malgré les plaintes de Julie et de sa famille, les institutions ont failli, s'émeut son père. "Elle a fait tout ce qu'il fallait pour qu'on n'en arrive pas là. Malheureusement, c'est arrivé"

Un papa, bouleversé, qui attend maintenant la justice.

"Devant son cercueil je lui ai promis deux choses importantes. D'abord qu'on s'occuperait de ses enfants. Et surtout qu'il paiera pour ce qu'il a fait. J'ai besoin d'entendre la sentence. Je m'en fous qu'il parle ou qu'il ne parle pas. Il a assassiné notre fille, c'est tout ce qui m'intéresse."

Les parents espère que l'ex-compagnon de leur fille soit condamné à la peine maximale: la perpétuité. Les fils du couple, âgés de 10 et 13 ans aujourd'hui, n'assisteront pas à ce procès.

Ce 30e féminicide sur les 146 dénombrés en 2019 avait suscité une vive émotion dans toute la France: "Elle n'a pas été suffisamment protégée", s'était emportée Marlène Schiappa, alors secrétaire d'Etat à l'Egalité hommes-femmes. Elle avait ensuite reçu des associations et proches de victimes de féminicides qui avaient réclamé un "Grenelle" --équivalent d'un sommet-- contre les violences conjugales.

Organisé le 3 septembre 2019, le Grenelle a débouché sur 46 mesures dont le déploiement de bracelets antirapprochement. Son effet est jugé mitigé par les associations qui regrettent un nombre de féminicides toujours alarmant avec 90 cas en 2020. 

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3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violence

Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Nicolas Ropert avec J.A