"Vos 30 propositions de lois": faut-il créer un bonus-malus pour le fret ferroviaire?
Jusqu’au 14 mars, vous pouvez voter sur RMC.fr pour choisir pour vos 30 propositions préférées... Les 30 qui arrivent en tête seront soumises au président, au premier ministre et aux parlementaires.
Faut-il créer un bonus-malus pour les entreprises en fonction du taux de marchandises transportées par le rail? La France est à la traîne sur le plan du fret ferroviaire. En Allemagne, le fret ferroviaire représente plus de 23% des transports de marchandises, en Finlande, c’est plus de 27%, 38% en Suède, 40% en Suisse, 42% en Autriche et même jusqu’à 60% en Lettonie. Et en France ? Autour de 10% seulement.
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Tout le reste se fait par la route, en camion. Parce que c’est moins cher au kilomètre et parce que c’est plus pratique pour les livraisons de dernière minute. Solution idéale pour les entreprises, surtout depuis la crise économique de 2008.
"L'encouragement du fret serait une bonne nouvelle pour l'écologie et les entreprises"
Pourtant, la France est l’un des pays d’Europe où le rail est le mieux développé. Le train est aussi le moyen de transport le plus propre. Tout le monde aurait à y gagner selon Gilles Dansart, rédacteur en chef du site Mobilettre.
"Son encouragement serait à la fois une bonne nouvelle pour l'écologie mais aussi pour les entreprises qui peuvent améliorer leur bilan carbone. Ils peuvent redorer un peu leur blason. Tout le monde a à y gagner."
Le problème, c’est l’état du réseau. Certaines lignes sont à bout de souffle. Les travaux de nuit empêchent les trains de partir. Sans compter les pannes de locomotives et les agents qui ne prennent pas leur poste. Certains mois, sur l’axe Saint-Omer-Paris, 30% des livraisons ne sont pas assurées.
Même l’ouverture à la concurrence en 2006 n’a pas permis de relancer le marché
Ajoutez à cela un système de réservation compliqué, beaucoup plus rigide qu’en Allemagne par exemple, et vous comprenez pourquoi le fret a perdu la moitié de ses clients depuis les années 90 en France.
Même l’ouverture à la concurrence en 2006 n’a pas permis de relancer le marché. Philippe Buong dirige le bureau d’études Samarcande, spécialisé dans le transport
"Pour encourager les entreprises il faudrait qu'il existe une offre compétitive par rapport à la route. Elle n'existe plus. Les politiques engagées depuis des décennies fait que Fret SNCF a largement déserté ce marché et que personne n'a pris la relève."
Si le fret fonctionne aussi mal en France, c’est aussi parce que tous les investissements sont consacrés d’abord au transport de voyageurs. Toutes les initiatives pour le fret sont abandonnées. 2 exemples : l’écotaxe poids-lourds. Elle devait financer les travaux de rénovation des voies de fret. Abandonnée.
Et puis en 2015, ce projet d’autoroute ferroviaire Nord-Sud qui aurait permis de transporter 85.000 camions par jour entre le Pas-de-Calais et les Landes. Lui aussi abandonné.