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Faut-il durcir le ton face aux non- vaccinés? Ça chauffe sur le plateau d'"Estelle Midi" avec un sénateur

"Estelle Midi" sur RMC

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Malgré le pass sanitaire et une vaccination massive de la population française, les contaminations sont de plus en plus nombreuses. Si pour l'instant l'hôpital tient bon, la situation pourrait vite se dégrader. Et faire craindre le retour de restrictions sanitaires massives. Ça a chauffé ce jeudi dans "Estelle Midi", sur RMC, avec un sénateur opposé au pass sanitaire.

Face à la cinquième vague et au nombre de nouvelles contaminations quotidienne record, le gouvernement a mis en place de nouvelles restrictions sanitaires. Parmi elles, le retour du masque à l'école et la fermeture des discothèques à compter du 10 décembre et pour au moins quatre semaines. Dans le même temps, l'administration des doses de rappel de vaccins contre le Covid-19 se poursuit. À l'hôpital où la tension monte, ce sont les non-vaccinés que l'on retrouve en majorité en réanimation selon les chiffres de la Drees. Ils représentent également la plus grosse part des décès dus au virus actuellement.

De quoi interroger et relancer le débat sur la vaccination obligatoire malgré le pass sanitaire ou la mise en place de mesures restrictives exclusivement à l'encontre des non-vaccinés. Pour le sénateur de Haute-Savoie Loïc Hervé (Union centriste), il n'en est pas question: "La démocratie c’est la loi de la majorité et le respect des minorités", assure-t-il ce jeudi sur RMC, ajoutant être double vacciné et avoir bientôt une dose de rappel, mais s'opposant au pass sanitaire.

"Je suis attaché à la liberté individuelle, je suis contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, je suis aussi attaché à la responsabilité individuelle comme en Espagne, où il n’y a pas de pass sanitaire et un taux de vaccination très élevé. La responsabilité individuelle, c'est de baser les choses non pas sur la contrainte et la coercition mais la confiance. En période de crise, on peut encore faire le choix de la confiance", espère-t-il.

Pourtant, les vagues se suivent et se ressemblent. Sauf la quatrième et peut-être la cinquième, où les cas sont toujours nombreux mais l’impact est pour l'instant moindre sur les hospitalisations et la mortalité. De quoi irriter sur le plateau d'"Estelle Midi". "La majorité souffre de la minorité", lance au sénateur Daniel Riolo. "La question, c’est de savoir si l’on doit mettre des restrictions pour une minorité", relance Estelle Denis.

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"C'est fou, on ne comprend pas un mot de ce que vous dites"

"Les effets du pass sanitaire sont délétères et ne servent à rien", répond Loïc Hervé. Une affirmation qui a fait bondir le plateau qui, d’une seule voix, a tenu à rappeler que le pass sanitaire avait au moins eu le mérite de faire exploser la vaccination à l’été dernier. "Malgré la vaccination très élevée, ce dont je me réjouis, on constate que la contamination continue y compris entre vaccinés. Mais la contrainte du pass porte sur la vaccination générale. Ne disons pas qu’il y a d’un côté les vaccinés qui souffriraient de l’attitude des non-vaccinés. J'ai le droit de ne pas être d'accord avec vous et j'aimerais bien finir ma phrase", s'agace le sénateur.

"Je ne comprends pas que vous puissiez continuer à dire que la majorité ne souffre pas de la minorité non-vaccinée", relance de son côté Daniel Riolo. "On ferme déjà les boîtes de nuit, on nous dit de freiner nos interactions, je ne comprends pas du tout votre argumentation. Ce sont les non-vaccinés qui vont saturer l'hôpital, nous les vaccinés, on n'existe pas en réa", ajoute-t-il.

Le débat n'est visiblement toujours pas là pour le sénateur. Lui s'interroge sur la vaccination à venir des plus jeunes alors que des personnes à risque ne sont toujours pas vaccinées. "C'est fou on ne comprend pas un mot de ce que vous dites", lui rétorque Daniel Riolo. "Ce sont les contaminants les plus jeunes", rappelle Estelle Denis. Rien à faire, l'échange s'achève comme il a commencé, dans l'incompréhension des deux parties.

Au 8 décembre 2021, le ministère des Solidarités et de la Santé recensait 52.181.554 personnes ayant reçu une 1ère injection de vaccin et 12.275.903 personnes une dose de rappel. Dans le même temps, on recensait 72.000 nouveaux cas la seule journée du 6 décembre, un record depuis le début de la pandémie. À l'hôpital, on comptabilisait le 8 décembre, 2246 personnes en soins critiques et 112 décès hospitaliers par jour.

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Guillaume Dussourt