Accusations contre Nicolas Hulot: "Ce n'est pas à vous et moi de voter à main levée pour savoir qui est coupable", défend Marlène Schiappa
En mai 1989, Sylvia, a 16 ans. Elle écrit une lettre à Nicolas Hulot, qu'elle admire. Il l'aurait alors invitée à assister à son émission de radio, et lui aurait proposé de la raccompagner en voiture. Il y a aussi Pascale Miterrand, qui accuse Nicolas Hulot de l'avoir violé, en juin 1997, Cécile, qui l'accuse d'agression sexuelle en 1998 et une ancienne collaboratrice du présentateur d'Ushuaia, qui l'accuse d'agression sexuelle, en 2001.
Nicolas Hulot, présentateur-star de l'émission "Ushuaïa" et ancien ministre de la Transition écologique et solidaire (de 2017 à 2018) dans le gouvernement d'Edouard Philippe, avait anticipé la diffusion du reportage en réagissant dès mercredi sur BFMTV. Il assuré ne pas connaître les noms de ses nouvelles accusatrices et démenti avoir eu tout comportement inapproprié avant d'annoncer son retrait de la vie publique, en prévision d'un "lynchage" médiatique.
En 2018, après de premières révélations évoquant une plainte déposée pour viol contre Nicolas Hulot, Emmanuel Macron avait demandé à Marlène Schiappa, alors Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, de voler au secours du ministre de la Transition écologique de l'époque, en lui témoignant de son soutien et s'affichant à ses côtés. À l'époque, Marlène Schiappa avait qualifié les journalistes de l'Ebdo, à l'origine des révélations de "journalistes populistes".
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"Je détesterai me réveiller un matin et trouver des articles avec mon nom racontant ce que j'ai pu subir"
Mais aujourd'hui la donne a changé: "La situation est différente", assure Marlène Schiappa ce vendredi sur RMC. "En 2018 on avait une femme qui voulait rester anonyme et ne pas vouloir que l'on parle de sa plainte déposée. Aujourd'hui, nous avons plusieurs témoignages terrifiants de femmes qui parlent de ce qu'elles disent avoir vécu. Envoyé spécial a assuré avoir fait 4 ans d'enquête. Mon souhait maintenant c'est que la justice puisse se saisir de ces affaires et ouvrir une enquête", a-t-elle lancé sur le plateau des "Grandes Gueules".
"J'ai moi-même vécu des violences sexuelles pour lesquelles j'ai déposé plainte et je ne souhaite pas en parler publiquement. Je détesterai me réveiller un matin et trouver des articles avec mon nom racontant ce que j'ai pu subir. A-t-on le droit de bafouer la volonté des femmes et les considérer comme un dommage collatéral?", a ajouté Marlène Schiappa.
Accusée d'avoir voulu protéger Nicolas Hulot e à l'époque sur ordre d'Emmanuel Macron et de changer aujourd'hui de braquet, la ministre assure qu'elle défendra toujours la parole des femmes: "Par principe, je crois la parole des femmes. Bien avant MeToo, je portais ce combat. Comment peut-on me demander comme vous le faites, si je crois la parole des femmes. Deuxièmement, je crois en l'état de droit et en la justice, ce n'est pas à vous et moi de faire un vote à main levée pour savoir qui est coupable. La réponse ce doit être la justice", a-t-elle lancé.
Pour Marlène Schiappa, "il ne faut pas avoir d'injonction sur ce que doivent faire les femmes". "Ce n'est pas la même chose que d'aller dans un commissariat ou une gendarmerie que de parler à une journaliste", assure-t-elle, appelant les témoins à saisir la justice pour toute affaire, notant que celle-ci n'a pas été saisie concernant les nouvelles accusations portées contre Nicolas Hulot.
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Journée internationale de lutte contre les violences conjugales
Les victimes de violences conjugales peuvent appeler le 3919 ou se rendre sur le site "ArretonsLesViolences.gouv.fr".