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Les Grandes Gueules

Affaire des dîners clandestins avec des ministres: "Moi, on vient m'emmerder quand je mange un sandwich dans le train!" s'agace une "Grande Gueule"

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Pas de quoi en faire drame pour certains, tandis que d'autres estiment que si un ministre, tenu par un devoir d'exemplarité, s'était rendu dans un restaurant clandestin, il devrait se dénoncer et renoncer à son poste.

Y-a-t-il un ministre au dîner? Voilà près d’une semaine que des repas clandestins et interdits d’un goût douteux animent la sphère médiatique et que l’hypothétique présence d’un ministre, en période de restrictions, a déclenché une chasse aux sorcières. Après avoir assuré avoir déjeuné avec plusieurs ministres, le collectionneur Pierre-Jean Chalençon a évoqué un poisson d’avril…

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Mais retournement de situation mercredi soir. Un homme se présentant comme serveur au sein de ces dîners, a assuré sur C8 qu’il avait bien servi un ministre "au cheveux gris" lors d’un de ces rassemblements interdits. Aussitôt, Frank Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, cheveux gris en effet, s'est fermement défendu. 

"Je vois mon nom associé ici et là à la polémique qui entoure la tenue de dîners clandestins", a écrit sur Twitter l'ancien ministre de la Culture. "Ces rumeurs sont totalement fausses et choquantes. Je les démens formellement. Restons mobilisés pour combattre ensemble le virus".

"Fiché S"

De quoi remettre une pièce dans la machine et relancer la chasse au ministre qui dîne là où il ne devrait pas, tandis que le chef qui aurait officié était de son côté perquisitionné:

"J’ai vu la perquisition chez Christophe Leroy, on avait l’impression que c’était un fiché S! Ça marque l’affaissement de la politique. Que le coupable se dénonce, qu’il remette sa démission et qu’il laisse le ministère on est en 2021, on va le savoir", déplore ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules" Joëlle Dago-Serry, qui estime l’emballement médiatique disproportionné.

"Les moyens déployés sont astronomiques. C’est des moyens publics qui auraient pu être employés ailleurs", ajoute-t-elle.

"Cela va occuper les fins limiers des réseaux sociaux", ironise de son côté Barbara Lefebvre. "Les ministres doivent être exemplaires dans ce domaine", tempère-t-elle. "Un ministre qui fait cela, doit être, sinon sanctionné, admettre avoir enfreint les règles. Maintenant est-ce qu’on va passer 10 jours sur 'qui c’est qu’est allé dîner chez Chalençon ?'".

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"Il faut qu’il y ait des réelles sanctions"

"On est quand même dans un pays ou un ministre a démissionné à cause de 5 homards sur une table. On a eu des ministres dans l’histoire qui faisaient des choses autrement plus graves. Cela montre peut-être une hypersensibilité aux yeux de nos élus. Que la personne incriminée se dénonce qu’on en termine, parce que le feuilleton sans fin dégrade la politique", ajoute l'enseignante.

"Ça reste anecdotique", conclu-t-elle estimant qu’il se passe, dans les lieux de pouvoir, des choses beaucoup plus graves.

"Ce n’est pas non plus une affaire d’Etat mais il faut être irréprochable. On vient m'emmerder dans mon train quand je mange mon sandwich en me demandant de remettre mon masque entre chaque bouchée et eux se réunissent à 50 dans un palace sans gestes barrières, je trouve ça vraiment grave. On doit faire attention à tout et eux ont le droit de se retrouver! Il faut qu’il y ait des réelles sanctions", plaide de son côté Johnny Blanc.

En attendant, la justice prend au sérieux l'affaire. Une enquête a été ouverte, a annoncé Gérald Darmanin. Et le chef Christophe Leroy a été perquisitionné par les forces de l'ordre.

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G.D.