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"C'est de l'idéologie à deux balles": à peine lancée, la police municipale d'Anne Hidalgo sous le feu des critiques

La police municipale de Paris entre en piste ce lundi. Mais de nombreux observateurs doutent de la capacité de cette force municipale de lutter contre l'insécurité alors que les agents patrouilleront non-armés.

Depuis ce lundi Paris a enfin sa police municipale, 154 agents de police de proximité obéissant à la municipalité patrouillent désormais dans les rues de la capitale, qui était jusque-là, la dernière ville de plus de 100.000 habitants (avec Brest) à ne pas avoir de police municipale.

"Nous espérons pouvoir recruter, nous pensons avoir des atouts pour le faire. Et nous avons priorisé la formation en rajoutant des modules spécifiques", se félicite au micro de BFM Paris Nicolas Nordman, adjoint à la mairie en charge de la police municipale, alors qu’Anne Hidalgo, hostile à une police de la ville, a visiblement changé d’avis.

En face, on n'a pas attendu pour tirer à boulets rouges sur la police municipale: "On est dans le brouillard le plus total. C’est de la communication. Tout ça c’est fait pour faire oublier un conseil de Paris raté et une campagne présidentielle qui ne décolle pas. La sécurité et la tranquillité des Parisiens méritent mieux qu’un exercice de communication", tacle Geoffroy Boulard, le maire LR du 17e arrondissement.

"Cette police ne sera utile que si elle s’occupe de l’insécurité"

Car la grande priorité de ces nouveaux policiers municipaux, c’est de lutter contre les incivilités dans la capitale. A terme, 3400 agents devraient patrouiller dans la ville. Mais ce qui fait grincer des dents, c’est l’équipement de la police municipale, une des rares à ne pas être armée. Pour seul équipement, un tonfa, une gazeuse et un gilet par balle. De quoi faire grincer des dents chez certains alors que le risque terroriste reste prégnant.

"C’est un système assez ancien en fait, celui qui se ballade sans arme, ça s’appelle un garde champêtre. En fait, Anne Hidalgo a réinventé les gardes-champêtres, dans une ville qui a subi des attentats énormes et où il y a de l’insécurité", ironise Marie-Anne Soubré sur le plateau des "Grandes Gueules". "C’est de l’idéologie à deux balles. On parle de la maire de Paris ou de la candidate à la présidentielle ? Elle est en train de prouver qu’elle est incapable de gouverner la France".

"Cette police ne sera utile que si elle s’occupe de l’insécurité à Paris. Si elle est là pour empêcher X d’agresser Y, elle sera utile. Le problème c’est qu’elle ne va pas faire ça. Cette police va être là pour distribuer des amendes aux vélos qui auront le malheur d’avoir une oreillette, de griller un feu. Elle va distribuer ces amendes et cette police va être mal utilisée. Cette police devrait avoir comme mission exclusive la lutte contre l’insécurité et vous verrez que ce sera la seule mission qu’elle n’aura pas", prédit de son côté Charles Consigny.

Joignables 24 heures sur 24 et au nombre de 3400 d'ici 2026, les policiers municipaux parisiens auront pour mission la lutte contre les incivilités, la tranquillité publique, la régulation des déplacements et la protection des publics vulnérables. Et ils devraient être présents dans les rues "jusqu'à minuit voire deux heures du matin en période estivale", assure Nicolas Nordman. Outre leurs armes non-létales, les policiers municipaux devraient être équipés de sonomètre, pour mesurer le niveau de bruit de certains véhicules et verbaliser si besoin.

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Guillaume Dussourt