"Des étudiants qui se défenestrent ou qui se pendent dans les résidences étudiantes, c’est quelque chose qu’on côtoie", dénonce la présidente de La Fage
La colère monte chez les étudiants. Quatre jours après la tentative de suicide d’un étudiant à Lyon, plusieurs manifestations ont eu lieu en France et notamment dans les grandes villes comme Lille, Rennes ou encore Paris.
La manifestation parisienne a d’ailleurs dégénéré quand plusieurs manifestants, au cri de "Vidal Démission" ont forcé une grille annexe du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, rue Descartes. Avant de s'introduire dans la cour quelques secondes.
La ministre de l’enseignement supérieur, actuellement en déplacement à l’étranger, a condamné dans un communiqué les violences et les dégradations. Des actes qu’a également tenu à condamner le syndicat étudiant La Fage.
"La Fage dénonce évidemment la question de la précarité étudiante et on a plein de propositions à faire pour améliorer les choses. Par contre, en effet, on ne pense pas que la violence soit une manière de mener un combat. Ce n’est pas notre façon de voir les choses", affirme Orlane François, présidente du syndicat.
Abandon de l'État
Elle affirme que les étudiants qui ont forcé l’entrée du ministère ne représentaient qu’une très petite partie des étudiants présents pour dénoncer la précarité. "Qu’il y ait une colère qui gronde et qui monte sur les campus, je pense qu’on peut le comprendre parce qu’aujourd’hui il y a de plus en plus d’étudiants qui vivent dans une situation de précarité très forte. Nous, on les voit au quotidien", explique-t-elle.
Si elle tient à apporter son soutien à la famille de l’étudiant qui a tenté de s’immoler, elle affirme que ce n’est pas un cas isolé.
"Des étudiants qui mettent fin à leurs jours aujourd’hui parce que socialement, et la précarité renforce le malaise social, on en a d’autres. Des étudiants qui se défenestre ou qui se pendent dans les résidences étudiantes, malheureusement, c’est quelque chose qu’on côtoie", appuie la jeune femme.
Selon la syndicaliste, il faut revoir l’accompagnement social des étudiants. Elle dénonce notamment l’absence de l’État qui abandonne les étudiants.