Duel Mélenchon-Le Pen: "nous sommes dans un pays où la culture économique est très faible"
Sans être assuré d’être au deuxième tour de la présidentielle, la simple progression de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages fait frémir les marchés. Une réaction on ne peut plus logique selon la Grande Gueule Pascal Perri, qui dénonce une absence de culture économique en France.
"Avant de venir j’ai fait le compte des dépenses publiques proposées par Jean-Luc Mélenchon. Il propose de dépenser 208 milliards d’euros supplémentaires. C’est un grand choc d’investissement censé produire un choc de consommation. Sauf que tous les économistes réalistes disent qu’il n’y a pas de problème de demande en France. Le problème de l’économie française, c’est que l’offre n’est pas capable de répondre à la demande. Il veut dépenser de l’argent que l’on n’a pas aujourd’hui. Pour Marine Le Pen et Benoit Hamon, c’est 100 milliards de dépense. Nous sommes dans un pays où la culture économique est très faible".
Pour la Grande Gueule, les torts sont partagés. Les libéraux comme la gauche cernent mal le problème. Pour lui, la réaction des marchés est tout simplement logique. "On continue de penser qu’il y a un trésor caché. Les libéraux disent que le trésor caché correspond aux aides sociales que l’on donne aux pauvres quand la gauche radicale dit que le trésor social, c’est celui des banques et des riches. La gauche oublie néanmoins que lorsque l’on taxe les riches, ils s’en vont comme en Suède il y a 20 ans. Enfin il y a ceux qui pensent que le trésor caché est détenu par l’Etat, sauf qu’il n’a que des dettes".
Pour Pascal Perri, les marchés frémissent parce qu'ils craignent de ne jamais être remboursés. "Ce que disent les marchés est simple. Ils disent au fond: 'vous (les politiques NDLR) êtes en train d’expliquer aux Français que vous continuerez de tirer sur le crédit, et que vous ne nous rembourserez jamais. Donc nous (les marchés NDLR) allons retirer nos intérêts'. Par exemple, Lehman Brother (banque d'investissement NDLR) a recommandé à ses investisseurs de sous-pondérer la dette française dans les derniers investissements. C’est-à-dire réduire au maximum tout engagement, ne surtout pas avoir d’obligations vis-à-vis de l’Etat français, parce qu’il ne les remboursera jamais".