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"Il faut défendre la ruralité!": sur RMC, l'appel d'un maire pour conserver l'unique distributeur de billets de son village

Le nombre de distributeurs de billet se réduit chaque année, notamment en zone rurale. Et la ville de Loupian dans l’Hérault ne fait pas exception. Son maire Alain Vidal, a donc décidé d’engager un combat pour conserver l’unique DAB de sa commune. Il était l’invité des Grandes Gueules.

"C’est le pot de fer contre le pot de terre": voilà comment Alain Vidal, maire de Loupian dans l’Hérault, résume le combat qu’il mène contre la suppression de l’unique distributeur de billets de sa ville. En cause: le manque de rentabilité.

"C'est toutes les banques qui ont ce même rapport à l’argent, qui me saoule un peu"

Car l’implantation d’un DAB coûte cher: près de 90.000 euros au moment de son installation et 14.000 euros environ pour l'entretien annuel. A ces coûts, s’ajoute le transfert sécurisé des fonds, très onéreux.

"Mon rôle de maire prend toute sa signification avec ce combat parce qu’il faut défendre la ruralité! (…) C’est pas spécifique à la banque installée dans la ville de Loupian, c’est toutes les banques qui ont ce même rapport à l’argent, qui me saoule un peu".

"Je n'aurai plus un commerçant et les gens vont aller faire leurs courses ailleurs"

D’autant que déjà, à l’époque de son installation, il y a "une dizaine d’années", Alain Vidal s’était battu pour qu’une banque accepte de mettre en place un DAB dans sa commune.

Aujourd'hui, sur les 2.200 habitants de Loupian, les retraits liquides atteignent "entre 10 et 15.000 euros par an", selon ses calculs. C’est donc par crainte de voir le centre-ville de Loupian se vider, que le maire a choisi de mener ce combat.

"L’argent, l’argent, l’argent, toujours l’argent. Et les services publics dans tout ça? Tout le monde s’en fou! Une banque devrait être un service public. Dans un village de 2.200 habitants, si je n’ai plus ce distributeur, qui est le seul et unique de la commune, je n’aurai plus un commerçant et les gens vont aller faire leurs courses ailleurs".

"C'est difficile dans un village rural de demander à tout le monde d’avoir une carte bleue"

Même si le maire avoue que tous les commerçants de sa commune n’acceptent pas la carte bancaire pour palier à ce futur manque, pour lui, le problème n’est pas là: "Les personnes âgées n’ont pas de carte bleue ou très peu. C’est difficile dans un village rural de demander à tout le monde d’avoir une carte bleue. C’est comme internet, il y a des gens qui sont réfractaires à tout ça".

Caroline Petit