RMC

Le préfet a le pouvoir de retirer toute autorisation et licence de tir à un individu qu’il trouve dangereux

Lundi, un homme âgé de 31 ans a foncé sur un fourgon de police avec sa voiture. Aucun blessé n’est à déplorer chez les forces de l’ordre, mais les policiers ont découvert deux armes de poing, une kalachnikov, des munitions et une bonbonne de gaz dans la voiture. Fiché S, l’homme s’était procuré ces armes légalement avant son signalement. Pourtant pour Philippe, professeur de tir et auditeur des Grandes Gueules, il aurait pu voir son autorisation de détention d’arme retirée par le préfet.

Fiché S mais légalement armé. C’est le constat qu’ont fait les policiers sur l’auteur de l’attentat raté sur Les Champs-Elysées lundi. Si le Premier ministre a jugé mardi matin dans Bourdin Direct que "personne ne peut se satisfaire (…) que quelqu'un qui fait l'objet d'un signalement puisse continuer à bénéficier de cette autorisation", le préfet aurait pu intervenir selon Philippe, professeur de tir sportif. Dans les Grandes Gueules, il explique les démarches nécessaires pour se procurer de telles armes. 

"L'assaillant ne possédait pas un permis mais une autorisation de détention. C'est différent d’une autorisation de port d’armes. Ensuite, les kalachnikovs ne sont pas des pistolets mitrailleurs, ce sont des fusils semi-automatiques sur le marché civil. Pour se procurer ces armes, il faut faire une demande de détention à la préfecture, qui va examiner un dossier relativement exigeant. Si elle l’accepte, vous pouvez acheter ces armes. J’en suis la preuve vivant puisque j’en possède deux et que dans mon stand de tir, nous sommes quatre à en avoir".

Philippe explique ensuite en quoi consiste le dossier demandé par la préfecture, ainsi que les raisons permettant un retrait de port d’armes. "Concernant la demande, il faut s’inscrire en club de tir sportif et le président a la possibilité de vous refuser l’accès. Ensuite, les fichiers de la Fédération française de tir sont recoupés avec le Finiada (Fichier national des personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes) qui bloque l’inscription de ces gens dans un stand de tir. Enfin, le préfet a le pouvoir de retirer toute autorisation et licence de tir à un individu qu’il trouve dangereux. Donc même s’il a été fiché S après avoir eu son autorisation, les services de renseignements auraient pu prévenir le préfet".

Les Grandes Gueules avec A. B.