Quand "casser devient un moyen d'expression comme le vote": le témoignage de Franck, éducateur spécialisé et black bloc

Les manifestations se suivent et se ressemblent. Samedi, des défilés contre la loi sécurité globale ont à nouveau été émaillés de violences. À Paris et à Nantes notamment, des casseurs et des black blocs s’en sont pris aux forces de l’ordre et à des agences bancaires incendiant au passage des voitures et brisant les vitrines de plusieurs commerces. Sur l’ensemble du territoire, 95 personnes ont été interpellées.
Le gouvernement peine à trouver la parade. "Nous devons casser la dynamique de la peur qui s'empare des centres-villes et singulièrement de l'agglomération parisienne", a assuré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. "On va réunir très prochainement les procureurs, les policiers, les préfets", a déclaré de son côté Eric Dupond-Moretti le garde des Sceaux.
Difficile pour autant de faire régner l’ordre dans des manifestations où la tension est permanente, tant du côté de certains manifestants que de policiers. "La répression pure comme l’a expliqué Gérald Darmanin sera insuffisante et elle justifiera encore plus de violence", a estimé ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules", Etienne Liebig.
"Ce gens ne cassent pas pour voler, ils cassent pour casser comme si le moyen de négociation politique n’était pas le bon moyen de lutter".
"On vise uniquement les banques et le milieu capitaliste"
Un leitmotiv d’action confirmé par Franck, un auditeur des "Grandes Gueules" se revendiquant black bloc:
"On est anti-banque. Je suis éducateur spécialisé, je travaille en tutelle et en curatelle et je vois les banques se servir sur les petites gens. Je suis black bloc, et ça ne signifie pas tout détruire! On vise uniquement les banques et le milieu capitaliste", explique-t-il assurant que "la casse était un moyen de protestation comme le vote".
"C'est tout ce qui nous reste", ajoute-t-il. "Casser est un moyen d'expression de vote comme un autre, conclu Franck, assurant que le but du mouvement est bien de mettre à plat le système bancaire.
Des revendications qui débordent alors que samedi à Paris, des voitures ont été incendiées, des vitrines d'agences immobilières et de la grande distribution brisées et de nombreux dégâts ont été commis sur du mobilier urbain.