Un Français sur deux favorable à un militaire à la tête du pays en cas d'attentats: le débat des "Grandes Gueules"
Un militaire à la tête du pays en cas de nouvelle attaque terroriste, les Français sont majoritairement pour. Selon un sondage effectué en février, 55% des personnes interrogées sont favorables à de nouvelles mesures d’exception "pour mieux assurer la sécurité des Français quitte à limiter leurs libertés", contre 44% qui sont contre.
Un sondage qui confirme la tendance qui s’installe depuis plusieurs mois et qui renforce le sentiment de défiance envers les politiques et les policiers. Alors pourquoi les militaires semblent être plus appréciés que les membres des forces de l’ordre ? C’est notamment parce qu’un grand nombre de personne à l’impression que la police n’y arrive plus.
"Les policiers ont moins de moyens. Ils effectuent des missions dans des conditions de plus en plus difficiles. Et puis il y a cette idée que la police, c’est le ministère de l’Intérieur. La police porte moins de valeur incarnée comme l’institution militaire. Des militaires qui se sont d’ailleurs illustrés à l'étranger ainsi que dans des missions humanitaires", explique le journaliste Henri Vernet, un roman de politique-fiction imaginant que les militaires prennent le contrôle du pays, pour lequel avait été commandé le sondage.
Retour en arrière?
Si pour Joëlle Dago-Serry, voir un ancien militaire arriver à la tête de l’État ne serait pas dérangeant, elle craint cependant une dérive vers un régime militaire.
"Un régime militaire ça voudrait dire qu’on renonce un peu à la démocratie et j’ai l’impression que dans notre pays, on refuse toute évolution. L’évolution scientifique avec le rejet des vaccins, l’évolution politique avec la démocratie. Il y a un retour en arrière", explique-t-elle.
Pour elle, cette volonté de plus d’autorité ne vient pas juste du sentiment d’insécurité lié aux attentats. Elle pointe notamment du doigt les incivilités, et le manque de valeurs dans le pays. De plus, un militaire à la tête de l’État ne serait pas gage de réussite comme l’affirme Mourad Boudjellal.