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Un marché "Je consomme noir": Charles Consigny "rêve d’un pays où on arrêterait d’être obsédé par la couleur des gens"

Un marché de Noël éphémère, où étaient invités à exposer des entrepreneurs noirs francophones, fait l'objet de remous. Les Grandes Gueules en ont débattu, ce lundi sur RMC.

C’est un événement qui fait couler pas mal d’encre à l’approche des fêtes de Noël. Le marché de Noël du Hasard ludique, un lieu "culturel hybride" du 18e arrondissement de Paris, accueillait ce week-end "Je Consomme noir", une association à but non-lucratif faisant la promotion des entreprises "noires francophones". On pouvait ainsi acheter dans plusieurs stands des objets "de mode, de déco, de produits de beauté mais aussi de la littérature et des gourmandises de créateurs·trices africains·es et afro-descendants·es".

Une initiative qui a provoqué des remous sur les réseaux sociaux: "Un marché communautaire ! Bien loin de la vision que je me fais de l’esprit de Noël", s’est étonné sur son compte Twitter Amaury Hoymans, collaborateur parlementaire de Stanislas Guérini et référent La République en Marche dans le 17e arrondissement.

"Je pense que c’est très mal venu dans le climat actuel de faire un marché de Noël s’intitulant ainsi, juge Charles Consigny dans les "Grandes Gueules", ce lundi sur RMC. C’est décalé et racialiste, je rêve d’un pays où l’on pourrait arrêter d’être obsédé par la couleur des gens dans un sens ou dans un autre", juge l’avocat.

"Pourquoi pas si c’est du business. Si, en revanche, il y a un discours politique, ça me dérange"

Joëlle Dago-Serry peut comprendre que cela puisse choquer si l’on n’est pas habitué, ajoutant que dans les faits, elle "consomme noir" sans même ces événements. "Il y a des produits que je ne trouverais pas dans des commerces traditionnels et classiques. Donc ça ne me choque pas, c’est la réalité de ma vie".

Pour Benjamin Cauchyn "toutes les entreprises segmentent et cherchent des parts de marché différentes". "Il y a donc des produits spécifiques qui correspondent à des gens de couleur noir. C’est le côté marketing", assure-t-il. "Mais si l’on avait un marché 'Je Consomme Blanc', SOS Racisme serait surement venu devant le marché avec des t-shirts 'Non au racisme'", estime l’ancien "Gilet Jaune", soutien d’Eric Zemmour. "Pourquoi pas si c’est du business. Si, en revanche, derrière il y a un discours politique réclamant des marchés spécifiques, ça me dérange".

"Ce n’est pas vraiment ce discours, c’est plutôt pour encourager les entrepreneurs noirs, considérant qu’ils n’osent pas assez et qu’ils n’ont pas le réseau. Je comprends que le nom puisse choquer", a conclu Joëlle Dago-Serry.

De son côté, l’association 'Je consomme noir' assure au Figaro ne pas vouloir faire de politique, souhaitant transmettre un message positif "en faisant des choses pour notre communauté", soulignant qu’il n’y avait pas besoin d’être Noir pour participer à ce marché. Au Hasard ludique, on prépare déjà le nouveau marché du 12 décembre, consacré exclusivement aux produits Vegan.

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G.D.