Une légalisation du cannabis pour sortir les jeunes des trafics: "A 14 ans, on va à l’école, on n’est pas vendeur de shit", dénoncent les Grandes Gueules
Marseille touchée par une nouvelle vague de violences sur fond de trafic de drogue. Quatre jours après la mort d'un adolescent près d'un point de vente de drogue à Marseille, trois hommes ont été tués dans de probables règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants dans la nuit de samedi à dimanche.
Vers minuit, deux hommes de 25 et 26 ans ont été abattus de plusieurs balles de calibre 9 mm et de fusil d'assaut dans la cité de "La Marine bleue" dans le 14e arrondissement, un des plus pauvres de Marseille, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Onze personnes sont officiellement décédées cette année dans des règlements de comptes, selon un décompte du 14 août de la Préfecture de police.
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La légalisation seule solution?
Une violence qui touche même les plus jeunes. Et comme souvent, lors de règlements de compte sur fond de trafic de drogues, la question de la dépénalisation du cannabis revient sur le devant de la scène.
Sébastien Barles, adjoint EELV à la mairie de Marseille demande clairement la légalisation du cannabis.
"Aujourd’hui, on voit qu’on a une jeunesse sacrifiée, une jeunesse qui s’entretue dans les quartiers et il faut absolument cesser cette spirale infernale et pour ça, il faut changer radicalement de méthode. On voit que la politique de prohibition est une impasse. On injecte 600 millions d’euros pour le volet répressif, mais on voit que les trafics ne diminuent en aucun cas au contraire. Cette légalisation pourrait permettre de faire baisser le trafic et donc d’arrêter la lutte armée entre trafiquants”, estime-t-il.
Il dit vouloir permettre à ces jeunes d’avoir un travail légal et c’est pour ça qu’on souhaite un marché régulé.
Une réaction qui a fait bondir certains chroniqueurs sur le plateau des Grandes Gueules et notamment Stella Kamnga, étudiante.
“A 14 ans, on ne travaille pas, à 14 ans, on va à l’école, on n’est pas vendeur de shit, de drogue ou de quoi que ce soit. Vous avez une part de responsabilité parce que vous êtes aux commandes dans les mairies, dans nos quartiers. Au lieu de nous parler d’éducation, vous nous parlez de légalisation. Mais quel parent normal penserait à faire ça, à légaliser le cannabis? Ce n’est pas un projet de vie”, s’emporte-t-elle.