Vous crachez à la gueule des soignants: échange tendu entre l'urgentiste Mathias Wargon et les Grandes Gueules

Omicron continue de contaminer de larges pans de la population française. On recensait jeudi 392.168 cas positifs sur les dernières 24h, portant à 361.000 cas par jour la moyenne sur la semaine. Malgré ces chiffres alarmants, on connaît déjà le calendrier de levée des restrictions. Le port du masque doit se dévêtir de son caractère obligatoire dans la rue le 2 février, tandis que les discothèques, fermées depuis décembre, doivent rouvrir le 16.
Outre-Manche, les autorités britanniques ont choisi de lever l’ensemble des restrictions sanitaires, dont le port du masque en intérieur. Au Danemark aussi, le gouvernement a sonné la fin des restrictions malgré des chiffres élevés de contaminations.
"On peut prendre exemple sur l’Angleterre et le Danemark. C’est marrant, on doit prendre exemple sur les autres pays seulement quand ils relâchent", ironise ce vendredi sur RMC Mathias Wargon, le chef du service des urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. "Quand l’Autriche a annoncé rendre la vaccination obligatoire, on n’a pas pris exemple dessus", ajoute-t-il.
"Tout le monde en a marre, moi le premier, mais on ne sait pas où on va. Omicron, on a l’impression que c’est moins grave mais le nombre d’hospitalisations ne baisse pas, sauf en réanimation. On ne connaît pas non plus les séquelles à long terme d’Omicron, qui touche tout le monde parce que personne ne fait gaffe", rappelle le praticien, qui veut calmer les ardeurs de certains quant à une fin un peu trop rapide des restrictions sanitaires.
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"Ce qu’il passe aux urgences et en réa, vous n’en avez rien à foutre"
Mais sur le plateau des "Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story ce vendredi, on estime qu’Omicron touche tout le monde et qu’il est déjà là, justifiant une levée des mesures: "On arrive bien à vivre en ne faisant pas gaffe", note Olivier Truchot, tandis que Mourad Boudjellal tient à rappeler qu’il y a "une vie en dehors des urgences". Des propos qui ont fait sortir de ses gonds Mathias Wargon.
"Si vous m’avez téléphoné pour m’expliquer que je suis un nul et que je ne sais pas ce qui se passe en dehors des urgences, ce n’est pas la peine. J’ai aussi une compétence comme citoyen, mais vous, vous crachez à la gueule des soignants. Cela fait deux ans que l’on fait un ultra-marathon et là vous dites ‘il faut relâcher’. Ce qu’il passe aux urgences et en réa, vous n’en avez rien à foutre. En fait, je ne comprends pas pourquoi vous me demandez mon avis", tacle-t-il.
"Vous me demandez ce que je pense de l’évolution de la crise, je vous le dis. On ne sait pas ce qu’il va se passer, je pense qu’on peut attendre encore quelques semaines, voir que tout le monde a choppé Omicron et si personne n’a rien, et bien très bien" ajoute Mathias Wargon.
Le variant Omicron est majoritaire sur le territoire français, où il remplace peu à peu le variant Delta. La semaine passée, Omicron, était responsable de 99% des nouveaux cas positifs, 88% des admissions en hospitalisation conventionnelle, 79% des admissions en soins critiques et 57% des décès selon les données de la Drees.
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